CRIEF: Dr Ibrahima Kourouma, ex ministre de l’Education nationale s’est fait entendre

La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières a ouvert le 22 janvier 2025, le dossier de Dr Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation

À l’ouverture de l’audience, Me Antoine Pépé Lamah, le représentant de la partie civile, également agent judiciaire de l’Etat a sollicité une demande de renvoi. Il a motivé ce renvoie par un impératif pour lui permettre de réunir toutes les pièces du dossier. Mais, le président de la Cour n’a pas trouvé pertinent ce motif. Il a rappelé que le prévenu a passé des mois de détention et qu’il est urgent d’aller au procès.

Le juge Yacouba Conté a demandé à Dr Ibrahima Kourouma s’il reconnait avoir fait des détournement de deniers publics. Ce dernier a rejeté cette accusation.

Il a soutenu qu’il a exercé dans l’administration publique de janvier 2011 à 2021. Au moment où il était le Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire, il était rappelle-t-il l’ordonnateur principal des budgets de son département du mois de janvier 2011 à février 2017. Puis, nommé Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire (de septembre 2017 à septembre 2021), il a fait remarquer qu’il a toujours veillé de manière régulière à la gestion financière en tant qu’ordonnateur principal de son ministère. Il dit que la droiture est quelque chose de sacré pour lui.

Le juge Yacouba Conté lui a posé des questions sur le détournement des montants 232 milliards GNF, 225 milliards GNF et 154 milliards GNF. Des montants dit-il alloués à l’organisation des examens nationaux, qui ne sont pas justifiées.

Dr Ibrahima Kourouma a répondu qu’il regrette le fait que ce rapport de l’inspection de l’Etat ne fait pas l’objet d’une contradiction. Il a également maintenu que ce n’est pas à lui en tant qu’ordonnateur de justifier les dépenses. Selon lui, cette tâche est dévolue au pool financier.

En ce qui concerne l’enrichissement illicite, le juge a demandé au prévenu de faire un inventaire de ses biens immobiliers.  L’ex ministre de l’Education nationale a fait savoir qu’il dispose de deux maisons de trois compartiments chacune. Mais il a précisé qu’une maison se trouve à Beyla et que celle de Conakry est en cour d’acquisition. De plus,  il a ajouté qu’il est titulaire de deux comptes bancaires. Mais, il a dit que lorsqu’il allait en prison, il n’y avait pas 100 millions dans ces deux comptes.

Il a déclaré avoir ouvert une pharmacie qui lui générait des fonds. Pendant que les échanges se déroulaient entre le juge et le ministre public, représenté par Marcel Malick Oularé, le pool d’avocats de Dr Ibrahima Kourouma a sollicité une demande de mise en liberté provisoire de leur client.

Mais Me Antoine Pépé Lamah a dit que si la cour doit autoriser la requête, le prévenu devrait s’acquitter alors des 100 milliards de francs guinéens comme caution. Le juge Yacouba Conté a mis fin à l’audience et a renvoyé l’affaire au 28 janvier 2025, pour la poursuite des débats.

Fodé Touré, pour couleurguinee