Kindia: un allié sûr des défenseurs des droits humains en gestation

A Kindia, les rideaux sont tombés hier sur les travaux de l’atelier d’élaboration de l’avant-projet de loi portant protection des défenseurs des droits humains en République de Guinée.

Les participants ont accumulé des connaissances sur les mécanismes de protection des défenseurs des droits humains ainsi que sur les textes d’application y afférent. Ce qui pourrait leur permettre d’éviter d’entraver désormais cette loi en tant que défenseurs et d’être les premiers garants en matière de respect des droits humains.

Cet atelier représente quelques choses de très significatif en terme de promotion des droits humains en Guinée.

La représentante du haut commissaire du bureau pays de l’ONU droit de l’homme à la rencontre se dit satisfaite de la qualité des débats durant ces 4 jours. Elle dit qu’une première étape vient d’être franchie. Elle a rappelé que c’est grâce aux réunions précédentes qu’on a pu identifier les besoins des organisations de défense des droits humains. Elle dit espérer que le combat va toujours se poursuivre jusqu’à l’adoption de cette loi.

Représentante de la représentante du haut commissaire du bureau pays de l’ONU droit de l’Homme

El Hadj Mory Dounoh, le représentant du Conseil National de la Transition (CNT), dit avoir appris à cette session l’intérêt manifesté pour l’adoption d’une telle qui devrait désormais faciliter le travail des défenseurs des droits humains.

«  Au CNT, rassurez-vous, nous sommes disposés à accompagner toutes ces initiatives en ce qui concerne la qualification non seulement du travail des défenseurs des droits de l’homme mais aussi la qualification d’un environnement juridique favorable au droit l’homme. La mission du CNT au regard de la charte de la transition, c’est d’adopter les textes législatifs. Le projet de loi initié par le Ministère de la Justice et des Droits de l’homme, une fois au CNT, alors nous allons appliquer la procédure qui sied en la matière avant de l’adopter » promet Mory Dounoh

La cérémonie de clôture de cet atelier a été présidée par la Directrice Nationale des Droits de l’Homme, Aminata Bangoura. Dans son discours circonstancié, elle  a profité de l’occasion pour remercier tous les participants et les personnes ressources pour la qualité des travaux et d’échanges qui selon elle étaient fructueux.

Aminata Bangoura, Directrice Nationale des droits de l’Homme

 

Elle a dit que ça été surtout évident de mettre en place cet atelier en si peu de temps compte tenu de la charge du calendrier. Elle a rappelé qu’au moment où elle prenait fonction, l’une de ses missions consistait à rédiger un avant-projet de loi pour la promotion et la protection des défenseurs des droits humains en Guinée.

Aminata Bangoura a fait savoir que des recommandations ont été formulées et qu’il faut les mettre en œuvre pour le respect des droits de l’homme ainsi que la protection des défenseurs des droits humains.

« Lors des quatre jours d’atelier, nous avons eu de pertinentes interventions concernant la teneur du texte qui ont abouti à des recommandations. Et parmi ces recommandations nous pouvons retenir la mise en place d’un comité de suivi de rédaction d’avant-projet de texte qui vise à suivre les procédures jusqu’à l’adoption de cet avant projet de loi de protection des défenseurs des droits de l’homme. Mais il y a aussi la redynamisation de la CODD, qui est la  coalition des organisations des défenseurs des droits humains qui existe déjà mais dont-il s’agit de redynamiser et operationaliser,  également le renforcement de capacités des défenseurs des droits humains, sans surtout oublier la vulgarisation de cette future loi » a entonné  Aminata Bangoura.

Au sortir de cet atelier, les participants venus de divers horizons se sont réjouis de la qualité de cet atelier. Selon eux, c’est de la matière si toutefois on parvient à adopter cet avant-projet de loi pour leur protection ainsi que la promotion de leurs activités de défense des droits humains.

Kaly Diallo, un  des activiste défenseur des droits humains a dit qu’il y a eu beaucoup d’acquis aucours de ces 4 jours d’échanges et de partage autour des échecs précédent et des propositions de lois antérieures. Donc pour lui, cet atelier a été un succès et sera un avantage dans la mesure où les recommandations formulées seront appliquées. Il fait remarquer que c’est surtout grâce à la volonté manifeste du Haut Commissariat des Droits de l’Homme et le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme de vouloir à tout prix doter la Guinée et les défenseurs des droits humains d’une loi qui les protèges dans l’exercice de leurs activités.

Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme

 

Véronique Vilgué Koivogui, Enseignante-chercheure à l’Université Julius Nyéréré de Kankan, prenant part à cet atelier a profité de l’occasion pour remercier  les organisateurs de les avoir invités à participer à cette rencontre.

Véronique Koivogui, Enseignante chercheure

« Une fois ces textes de lois adoptés, moi je pense organiser des séances de demultiplications par rapport à toutes les séances que nous avons vues ici. Et enseigner également aux étudiants comment est-ce qu’il faut s’y prendre lorsqu’on est en train de défendre les droits humains. Et comment amener les étudiants à ne pas aussi porter atteinte à la défense des droits des autres. Parce que quand vous avez une entité ensemble, il se peut que les uns et les autres n’aient pas les mêmes opinions, n’aient pas les mêmes comportements. Donc ils peuvent se violenter entre eux. Mais lorsque de tels cas surviennent, comment est-ce qu’il faut gérer ces cas ? Et comment vraiment faire en sorte qu’il y ait un organe, une entité de défenseurs des droits humains au sein de notre université ? Vraiment, c’est ma vocation principale. Créer d’abord cette structure au sein de cette université qui va désormais aider à gérer tous les problèmes qui persistent par rapport à la défense des droits humains » a promis cette dame.

 

Fodé Touré, pour couleurguinee