Guinée : le coup de pouce du Japon à la santé et à l’éducation

Le jeudi 27 février 2025, la résidence de l’ Ambassadeur du Japon en Guinée, sise à la Cité Ministérielle, dans la Commune de Dixinn a servi de cadre à la cérémonie de signature des actes relatifs à la construction d’une école dans la Commune urbaine de Coyah et à la fournitures d’équipements médicaux aux centres Dream.

 

SE KATO Ryuichi, l’ambassadeur du Japon s’est réjoui de cette rencontre. Il a remercié l’assistance pour la mobilisation. Il a déclaré que les micro-projets, dont le nom en japonais est « kusanone » qui signifie agir à la racine, sont un don du gouvernement du Japon pour financer des actions locales, identifiées par les habitants des localités et mises en œuvre par eux-mêmes, afin d’améliorer la situation communautaire. Il a également fait savoir que les Kasanones mettent en œuvre concrètement l’idée de sécurité humaine de base de la coopération japonaise, qui vise à permettre à chaque individu de vivre heureux et dignement, libre de toute peur et de tout besoin, autonome et protégé par des services sociaux de base.

L’Ambassadeur du Japon a déclaré  que l’éducation et la santé sont deux piliers essentiels de la sécurité humaine. D’où, dit-il, la signature de ces deux actes.

« Le premier projet, d’un montant de près de cent soixante dix-mille dollars, soit près d’un milliard cinq-cent vingt deux millions de francs guinéens, va permettre la construction du collège du quartier de Doumbouya école, dans la commune urbaine de Coyah. Présenté par l’Association Guinéenne de Développement Économique (AGUIFE). Ce projet verra la construction d’un bâtiment de sept salles de classe et d’une direction de deux étages, ainsi que la fourniture du mobilier. Il sera situé dans l’enceinte de l’école primaire de Doumbouyah, qui est la plus grande école de Coyah et qui a été construite par l’agence japonaise de coopération Internationale (JICA) en 2017. Elle compte mille sept cent quatre vingt trois élèves, dont peu d’entre eux peuvent ensuite poursuivre leurs scolarité au collège, puisqu’il n’en existe que deux publics actuellement dans la commune. La situation actuelle conduit à l’abandon, ou à aller dans des collèges fort éloignés.  À terme, quand les 4 années du collège seront en vitesse de croisière, ce sont près de huit cent quarante élèves qui pourront poursuivre leur cycle scolaire sur place, à leur plus grande satisfaction et à celle de leurs  parents. Et les jeunes filles, qui souvent abandonnent au sortir du primaire, pourront devenir collégiennes et continuer à étudier » a dit l’Ambassadeur.

Et il a enchaîné sur le deuxième projet.

« Le deuxième projet, d’un montant de près de cent-cinq mille dollars, concerne la fourniture d’équipements médicaux dans les centres DREAM en Guinée. En effet, depuis plusieurs année, la Communauté de Sant’Egidio ACAP, ONG italienne à vocation internationale, s’est engagée dans la lutte contre le VIH/SIDA, notamment avec des centres de dépistage et de prise en charge des malades. L’épidémie de VIH/SIDA concerne environ cent-trente mille personnes en Guinée, selon les chiffres de l’ONUSIDA de 2023, et seuls 68% sont correctement diagnostiqués. Dans le Grand Conakry, les installations médicales ne sont pas suffisantes pour effectuer les tests de dépistage, qui permettent ensuite pour les malades, en toute connaissance de cause, d’être pris en charge, et de continuer leur vie.

Actuellement, la Communauté de Sant’Egidio ACAP gère quatre centres DREAM en Guinée, dont ceux de Dixinn à Conakry et de Dubréka, qui sont concernés par le projet d’aujourd’hui et qui s’occupent d’environ quatre mille six-cent personnes chaque année (consultations, dépistages, prises en charge). Le centre DREAM de Dixinn s’est inséré dans le système de santé guinéen, en effectuant des tests pour quinze centres de santé publics et en étant un des centres de dépistage du papillomavirus humain. Le centre de Dubréka, construit par un micro-projet japonais en 2017, a quant à lui permis d’augmenter la couverture des tests et de la prise en charge dans la haute banlieue du Grand Conakry, là où il y avait peu de structures. Mais ces deux centres ont désormais besoin de passer une étape supérieure dans leurs capacités de test, en augmentant celles du centre de Dixinn et en donnant à celui de Dubréka l’autonomie dont il a besoin pour réagir plus rapidement, sans être obligé d’envoyer les échantillons à Dixinn(..) », a-t-il dit

KOLIE Ouo Ouo Alain, le président Exécutif de l’Association Guinéenne pour le Développement Économique (AGUIDE) a dit que la signature de ce contrat de don marque un tournant décisif  pour l’ONG qu’il dirige. Car dit-il ce contrat de don va permettre aux enfants de Coyah d’avoir accès à l’éducation et va permettre considérablement de réduire le taux d’abandon des élèves.

 

De son côté, il affirme que la deuxième signature ce sera entre l’entreprise chargée d’exécuter les travaux de construction et l’ONG. Pour lui, réaliser cette l’infrastructure dans un bref delà, est son souhait.  Il a aussi rappelé que le premier contrat de dons de l’ONG AGUIDE avec l’ambassade du Japon en Guinée a été la construction du collège de Balla dans la sous-préfecture de Diecke, préfecture de Youmou en 2019.

« Ce premier projet a permis aux enfants des villages environnants de Balla de suivre effectivement les cours et cela a réduit considérablement le taux d’abandon des élèves, surtout les filles, en cette contrée quand on sait que Diecke est une zone industrielle. Vu donc le succès qu’a apporté ce projet et soucieux de la formation des enfants de la Guinée, nous avions jugé nécessaire de faire la même chose dans d’autres préfectures de la Guinée. Ce qui a permis à notre point focal de Conakry de mener cette démarche auprès des autorités éducatives de Coyah qui ont exprimé le besoin d’un collège à Doumbouyah École dans la préfecture de Coyah où il y a manque de collèges publics. (..). L’ONG AGUIDE est une organisation de référence aujourd’hui en Guinée et demande aux partenaires techniques et financiers et les autorités guinéennes de l’accompagner pour l’atteinte de ses objectifs. L’ONG AGUIDE se réjouit de coopérer avec l’ambassade du Japon en Guinée afin de contribuer à l’éducation des enfants guinéens. L’ambassade du Japon en Guinée étant résolue à accompagner la Guinée à relever d’importants défis relatifs à l’emploi, à l’employabilité, la bonne gouvernance, l’éducation, la santé.(..) », a-t-il entonné.

Lancinet Lass Kaba, le Directeur Préfectoral  de l’Education de Coyah s’est réjoui de la signature de ce contrat qui  selon lui va désormais permettre aux parents qui n’ont pas de ressources financières conséquente d’offrir une éducation de qualité à leurs enfants. Et il ajoute que d’ici l’année prochaine, ils seront en possession de ces classes pour pouvoir les réouvrir aux bénéficiaires.

L’Ambassadeur d’Italie en Guinée, S.E TAREK CHAZLI a également participé à la signature de ces contrats. Il a exprimé toute sa gratitude à son homologue japonais pour tous les efforts de coopération diplomatique consentis.

 

«Aujourd’hui, on est ici pour célébrer un moment important où son Excellence l’ambassadeur du Japon, au nom du peuple japonais, a décidé de financer deux projets très importants. L’un dans le secteur de l’éducation et l’autre dans le secteur de la santé. Et l’appui, le partenaire qu’ils ont choisi, c’est Sant’Edigio ACAP, le projet DREAM que beaucoup de Guinéens connaissent et que, bien sûr, le gouvernement italien aussi soutient et va soutenir encore plus fortement à partir de cette année 2025. On est vraiment content et il y a la gratitude profonde vers nos amis et alliés du Japon qui ont choisi d’investir dans quelque chose qui est déjà là sur le territoire.

Et dans ce cas, il y a de l’équipement qui, très concrètement, va couper le temps de la diagnostic, du dépistage pour des maladies très importantes comme la tuberculose, le papillon humain et aussi le VIH SIDA, pour des diagnostic de 3 à 10 jours. Donc ça change beaucoup pour la façon de savoir dans 3 jours s’ils ont cette maladie ou non. Aussi, le numéro de diagnostic, le dépistage va presque doubler. Donc c’est vraiment une conquête pour le secteur de la santé en Guinée pour laquelle vraiment on remercie nos amis du Japon. C’est un exemple de collaboration entre différents pays ici, et j’espère qu’on aura des autres occasions pour faire des collaborations de deux côtés. », a dit S.E TAREK CHAZLI, Ambassadeur d’Italie en Guinée

Christina CANNELLI, coordonnatrice pays du programme DREAM a remercié son S.E Kato Ryuichi, l’ambassadeur du Japon en Guinée pour tous les efforts consentis et les aides apportées. Elle dit que la signature de ce contrat de don, signifie la continuité de la présence du Japon en Guinée, et la présence amicale vers le travail et de l’Italie.

Elle a surtout rappelé la mise en place du centre Dream dans les années 2018-2020 à Dubréka. Elle a signifié que l’amitié de coopération entre l’ambassade du Japon et la communauté Sant’Edigione remonte loin.

« A Dubréka, nous avons déjà, depuis l’ouverture du centre, plus de 650 patients qui sont traités directement à Dubréka. Enfants, femmes, hommes. Et on essaie d’améliorer toujours et de garantir, même à ceux qui sont plus loin du centre-ville, la même qualité de soins. Ça, c’est un peu la philosophie générale des DREAM, donner la même qualité, le même standard de soins, que ce soit en Guinée, que ce soit à Conakry, à Dubréka, comme à Rome ou dans les États-Unis, dans la recherche d’un droit à la santé à tout le monde, sans exclure personne. Le projet s’appelle fournitures d’équipements médicaux dans les centres DREAM en Guinée, parce qu’il y a deux centres qui sont concernés par ce don. Le centre de Dixinn, qui a plus de 2500 patients à sa charge, et le centre de Dubréka. Les deux équipements sont très importants pour la prise en charge, surtout le suivi biologique des qualités, c’est-à-dire en utilisant la biologie moléculaire pour avoir un suivi biologique, un suivi correct, un monitorage correct de la thérapie en cours. Et aussi, je veux souligner l’importance de cet appareil pour les diagnostics précoces des enfants. Ça, c’est quelque chose qui nous donne un peu la joie. C’est important de pouvoir jouir directement à Dubréka, si nait enfant, si on suit un enfant exposé par une maman positive. Nous avons la possibilité de détecter immédiatement, de faire un diagnostic immédiat. Et cela, c’est une joie, surtout quand il est négatif. Mais c’est important, en tout cas, de faire un diagnostic immédiat. Et c’est donc un pas en avant pour cette volonté de qualité dans la prise pour les soins », a expliqué la coordinatrice pays du centre, Christina CANELLI

 

Le Coordinateur du programme national de lutte contre le VIH Sida et Hépatite, le Dr Mamadou Aliou Diallo a remercié l’ambassadeur du Japon qui selon lui fait de la santé une de ses préoccupations majeures.

« Ce projet concerne les équipements biomédicaux qu’on appelle le GENExpert, qui est utilisé dans la biologie médiculaire, mais aussi dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH SIDA. Cela nous permettra beaucoup plus de faire le diagnostic précoce des nouveau-nés. Et aussi et surtout la prise en charge du VIH avec la tuberculose. Le diagnostic de la tuberculose sur les personnes vivant avec le VIH SIDA. Ces deux appareils-là vont apporter beaucoup plus encore dans la prise en charge du VIH SIDA au niveau des structures sanitaires qui sont représentées par le centre DREAM. Il faut donc remercier l’ambassade du Japon, pour le renforcement de ce centre DREAM qui est en Guinée depuis 2003. Et le centre Dream suit plus de 4000 malades répartis dans les centres de Dream.’», a-t-il fait savoir

Michel Kouakou, le représentant de l’ONU-SIDA en Guinée dit qu’il collabore avec la communauté Sant’Edigio et le centre Dream. Il dit que ce processus de collaboration a été initié il y a une dizaine d’années, c’était surtout focalisé sur l’état des anciennes femmes.

« Vous savez qu’aujourd’hui au niveau mondial une femme peut vivre avec le VIH et avoir des enfants qui naissent sans le VIH. Et pour nous c’est la première porte pour terminer avec le VIH au niveau mondial (..,). Le premier bailleur au monde en terme de santé, les Etats-Unis, congèle leur aide au développement surtout pour les pays africains. Nous avons beaucoup de personnes qui vont souffrir si ce processus se poursuit, nous avons des actes comme celui-ci de l’ambassade du Japon qui viennent compenser, qui viennent combler ce vide laissé. Donc il faut encourager non seulement l’ambassade du Japon, l’ambassade d’Italie, mais d’autres ambassades. Et surtout lancer un appel au secteur privé, au secteur privé africain, pour qu’on puisse aussi entrer dans ce processus-là pour aider nos frères, pour aider nos soeurs, pour aider nos parents qui, à un moment ou à un autre, ont pu avoir ce virus et qui doivent vivre éternellement avec ce virus, qui doivent se traiter à vie. », a-t-il indiqué

Après les protocoles d’accord, l’ambassadeur du Japon a invité ses hôtes à déguster des mets japonais.

 

Fodé Touré, pour couleurguinee