Mabety Soumah auteur du roman « Sens Interdit » et Betty Laye Camara qui a écrit «Âme Sœur ou l’Amour au-delà de l’Ethnie » ont été honorés le mercredi, 23 avril 2025, par le Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC). C’était lors de la deuxième phase du prix Littéraire des lycées guinéens dans la salle des spectacles du Palais du peuple.
Des lycéens guinéens ont assuré à travers des prestations scéniques. Ils se sont mobilisés autour d’activités pour immortaliser le moment. Et le public était aux anges.
Le Premier prix décerné à Mabety Soumah est adossé à 12 millions de francs guinéens. Le second prix dédié a Betty Laye Camara est accompagné de 8 millions de francs guinéens.
Les bénéficiaires étaient contents d’apprendre que le contenu de leurs ouvrages colle aux réalités dans la société actuelle. Pour eux, l’objectif qu’ils s’étaient s’assignés en écrivant ces romans est atteint.
Adama Cissé, élève, membre du jury dit que l’exercice n’a pas été facile. Parce que tous les ouvrages lus avaient des contenus assez riches et diversifiés donc il fallait faire un choix judicieux.
« Nous avons parcouru tous les livres. On a commencé par le livre de mémoire d’une adolescente de Gbamon Zebelamou, un secret de Zenab Koumanthio Diallo, Âme sœur ou l’amour au-delà de l’ethnie de Betty Laye Camara, Murutigui ou le refus du sabre de Yamoussa Sidibé, sens interdit de Mabety Soumah. Et chacun de ces livres avait un contenu vraiment riche. Mais, « Sens interdit » méritait vraiment de gagner. Parce que dans ce livre, on dénonce les fléaux auxquels font face les jeunes filles à l’adolescence. Le livre nous montre à quel point l’adolescence est une période critique et comment gérer l’adolescence vraiment. Parce que dans Sens interdit, on raconte l’histoire d’une jeune fille qui n’a pas eu une adolescence très facile. Donc, quand nous lisons ce livre, il est adapté à tout le public. Quand nous lisons ce livre, nous nous sentons vraiment dedans. En fait, c’est comme si nous voyageons à travers le temps. Nous vivons dans sa pensée. On avait des fiches de remplissage, il fallait noter tous les points en fonction des critères établis tels que : des citations aimés dans le romans, est-ce que l’auteur a utilisé des figures de style , qu’est-ce qu’on a aimé dans les romans. (..).Les romans lus étaient tous intéressants. Il fallait faire un choix. Si ca ne tenait qu’aux élèves de Kamsar, on allait choisir mémoire d’une adolescente. Et d’autres villes aussi avaient leurs choix. (..). Ce qui a été intéressant, c’est parce que nous nous sommes sentis à l’aise en lisant ces romans. Chaque roman était une histoire qui marquait nos vies. Parfois, on arrivait à s’identifier dans ces romans qui reflétaient notre quotidien. Et Pourquoi Sens Interdit a gagné ? Parce que Sens Interdit avait une fin parfaite, je peux dire. La fin était meilleure. Et aujourd’hui, nous sommes fières de dire que nous avons été les premières personnes à être membres du jury pour le Prix littéraire des lycéens de Guinée . Donc, nous incitons toutes les autres personnes à se lancer dans la lecture, dans la littérature » s’est réjouie Adama Cissé
Bernard Pévé BEAVOGUI, le Directeur Général du Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle qui a remis ces prix aux bénéficiaires s’est dit satisfait de la capacité des élèves à s’imprégner du rayonnement de la littérature et de la lecture.
« Le prix littéraire des lycéens est à sa première édition. Nous avons voulu que les élèves et les lycéens de la Guinée lisent des livres des auteurs guinéens. Et c’est pourquoi nous avons lancé ce prix des lycéens. Et nous avons aussi voulu faire de ces lycéens les membres du jury eux même. Nous n’avons pas voulu choisir un jury spécialisé. Nous avons voulu que ces lycéens qui lisent les livres puissent se prononcer sur le contenu de ces livres, sur la beauté et la qualité ».
Marie Paul Huet, la coordinatrice du prix littéraire des lycéens guinéens s’est dit satisfaite de voir qu’en six mois le projet a pu se dérouler comme prévu. Elle a fait savoir qu’il y aura des défis à relever à la prochaine édition.
« De ces 6 mois, on est arrivé au bout du projet. C’est à dire qu’on a remis deux prix finalement au lieu d’un seul à deux auteurs qui se suivaient à un point prêt, donc ils avaient remporté les suffrages des élèves. Ça n’a pas été facile. Les élèves ont été très participatifs pendant toute l’année. Ils ont analysé les livres, étudiés les romans, ils les ont présentés en public et ils ont voté (..). Mais le vote s’est très bien passé dans les tous les établissements et ça été une expérience citoyenne. Les élèves ont fait preuve d’énormément de maturité. Quand j’ai entendu les débats, les discussions, leur présentation on voyait qu’il y avait des reculs vis à vis des avis contradictoires » dit-elle.
Cette cérémonie a mobilisé des élèves des établissements guinéens, des acteurs du livre, un parterre d’invités pour rendre un vibrant hommage aux écrivains et leurs œuvres. La photo de famille a mis fin aux festivités du prix littéraire des lycéens guinéens.
Fodé Touré, pour couleurguinee. com