Projet Simandou et les futures élections : ce qu’en pense l’opposant Mamadou Bah Baadiko

Le samedi 03 Mai 2025, Mamadou Baadiko Bah, le président réélu du parti Union des Forces Democratiques ( UFD) a passé en revue certains sujets brûlants de l’actualité. Les questions des journalistes ont porté entre autres, sur le projet simandou, l’éventuelle candidature du Colonel Mamady Doumbouya et les perspectives de cette formation politique pour les prochaines années.
Sur le projet Simandou, l’ancien député de la dernière législature avant le coup d’Etat du 5 septembre 2021 dénonce un manque de transparence et de cohérence sur ce projet qui tient à cœur les autorités de la transition.
« A l’assemblée en mai 2020, nous avions examiné le texte sérieusement. Il y avait beaucoup de zones d’ombres et nous en avions fait la critique argumentée. Le premier problème relevé portait sur les avantages fiscaux flous octroyés aux partenaires. On a également rappelé le fait que les trains miniers actuels (Kindia et Fria)  ne prennent ni passagers ni marchandises, malgre les énormes besoins de la population dans ces domaines. Pour SIMANDU aussi, on s’est inquiété du fait que le chemin de fer risque de ne pas aider au désenclavement et à l’essor économique de toutes les régions traversées. Nous n’avions pas eu de réponse satisfaisante à toutes ces questions capitales.
Mais en plus, il y a eu un point très important que je vous signale dans le traité de concession de SIMANDU. C’est celui de la redevance à payer à l’État guinéen à la signature du contrat, pour un montant de 100 millions de dollars. Mais il était dit que le versement n’était pas à faire au Trésor mais plutôt à un compte qui sera communiqué…
Donc, il y avait dans ces conventions à ratifier, un manque de transparence, jetant le doute sur les bénéfices réels que la Guinée allait tirer de ses ressources non renouvelables. Mais, au vote, nous nous étions abstenus. On a considéré qu’on ne pouvait pas être contre le projet. Néanmoins, nous sommes obligés d’attirer l’attention. Car le problème est qu’on ne doit pas fonder notre espoir exclusivement sur les mines.

Le vrai développement, est dans d’autres secteurs notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche, produisant tous des ressources renouvelables. Mais à notre avis notre espoir exagéré sur les mines nous occasionnera une déception. La preuve c’est le désastre que vivent aujourd’hui les populations du Congo avec cette misère des plus choquantes. La Zambie pareille. En Afrique, iI n’y a que le Botswana qui se débrouille bien et qui est un des rares exemples de bonne gestion des ressources minières. Et pourtant, ils n’ont que le diamant. Donc, on n’est pas contre l’exploitation minière, mais il faut que ça soit contrôlé. Il faut qu’à terme, on arrive à transformer chez nous le minerais brut, la terre extraite et exportée à l’etat brut. Et puis vous avez vu que le prix de la bauxite est en train de s’effondrer. C’est extrêmement grave, on est passé de 60 à 40 dollars la tonne » a-t-il soutenu.

L’autre question est liée au couplage des élections législatives et présidentielles. Le numéro 1 de l’UFD estime que la démarche est inopportune.
« Ce ne serait absolument pas opportun, vu le niveau général de la population analphabète à plus de 80%. Imaginez le cafouillage qu’on pourrait avoir. Et en plus n’oubliez pas que les élections législatives c’est deux scrutins. C’est à la fois l’Uninominal au scrutin majoritaire à un tour et la Liste Nationale à la proportionnelle. Donc, on tient ces trois élections en une fois. Et là, imaginez s’il y a une multitude de candidats, ce n’est pas évident. Donc, ça ne nous paraît absolument pas opportun » insiste-t-il .
Les langues se délient au sujet d’une éventuelle candidature du Général Mamady Doumbouya. L’homme politique
Le président de l’UFD se veut clair.
 » Je pense qu’il faut que les textes soient respectés, que ça soit la charte de la transition, avec le serment qui y est attaché ou la Constitution qui va sortir qui compte » estime-t-il .

Par Abdoul Karim Barry pour couleurguinee