Lelouma: à la découverte de Bawguel, la cité sainte ignorée

Jeudi matin, nous avons quitté Labé, sous un ciel menaçant. Une petite distance de 64 km separe cette ville de Lelouma. Mais, il faut s’armer de patience et courage pour supporter ce voyage. Un vrai parcours de combattant. Il faut rouler pour au moins 2 heures sur une moto en bon état. Sur la route, par moment, on se  égaré tellement que la route est inexistante par impraticable. Des véhicules en panne tout au long de la traversée.

 

Certains véhicules sont à moitié engloutis par des flaques d’eaux stagnantes qui ressemblent à des lacs en pleine chaussée.

Des pentes raides font reculer certains usagers. Nous avons traversé deux grandes sous préfectures, Diountou et Korbé. Aux portes d’entrée de ces sous préfecture, on se rend compte par la présence des poteaux solaires, des vieilles écoles primaires et secondaires.
Arrivé à Lelouma, au niveau de la DPS, nous avons tourné à droite pour prendre la direction de la sous préfecture de Balaya située à 13 km, une petite cité perdue, un petit hameau sur le Mont Niaka. Là-bas se trouve le secteur Bawghel dans le district Thiaguel Dicko. À l’entrée du hameau se trouve une école Franco arabe de trois classes. Bawghel est un berceau de l’islam. Mémoriser le Coran est comme un jeu d’enfant . Dans chaque famille,figurent de multiples récipiendaires.

Une femme qui ne donne pas naissance à un couronné aura honte de ses progénitures. C’est une concurrence sans précédent.

Contrairement à d’autres villages, on n’entend pas de musique ici, mais des incantations à toute les heures, des filles décemment habillées. L’activité principale est l’école coranique et l’agriculture. Les habitants sont dépositaires de la mémorisation du coran. Tous les mois, des adolescents et adolescentes venus de tous les horizons passent l’examen d’élévation au titre très honorifique de  » Thierno » dans la grande mosquée flambant neuf, fondée vers 1880 par un certain Thierno Bhoye de la famille des Sèlèyabhé.

La mosquée est entièrement financée par les ressortissants et les résidant. Dans cette localité résident des érudits qui n’aiment pas la publicité. Ils disent mener un combat pour Dieu avec Dieu.
Voilà des localités de la Guinée profonde dont on ne parle pas dans les médias.  Et pourtant, c’est des merveilles de la Guinée qui méritent d’être connues. Ici, on est dans une ville sainte avec d’honnêtes gens qui ont profondément foi en Dieu.

Par Kolenkè Hassane Diallo pour couleurguinee