Sékou Koundouno et Ibrahima Diallo ont fait la prison au même titre que d’autres responsables du FNDC. Ils ont une expérience amère de notre justice. Ils ont donc bien fait de se mettre à l’abri de la répression afin de pouvoir continuer leur combat. Si Oumar Sylla savait qu’il ne pouvait pas compter sur un procès juste et équitable, il aurait peut-être pris des cautions pour ne pas être victime de l’injustice qu’il subit aujourd’hui. Ses deux camarades ont peut-être compris que dans les dossiers politiques, la justice n’est pas nécessairement un rempart contre l’injustice.
Certains regrettent peut-être que tous les opposants au troisième mandat (acteurs de ou de la société civile) n’aient pas tous été jetés en prison au même moment pour faire définitivement toutes les contestations.
Le prophète Muhammad (SAW) lui-même et son compagnons ont été obligés de quitter la Mecque pour la Médine en raison des violences et persécutions dont ils étaient l’objet de la part de marchands mecquois.
Des opposants historiques ont vécu une bonne partie de leur opposition historique en dehors de leurs pays. Il faut donc se garder d’avoir la prétention de donner des leçons de courage aux autres dès lors qu’on n’a pas soi-même souvent brillé par notre courage.
Dans tous les cas, face à la persécution et à l’injustice, tout homme a le droit de se mettre à l’abri, y compris en dehors du pays, pour pouvoir continuer à mener leur combat.
Sékou Koundouno, Saikou Yaya Diallo et Ibrahim Diallo ont parfaitement raison de prendre la décision de s’exiler. Ce qui n’est nullement une démission ou un manque de courage. Le courage, ce n’est pas la folie.