Ce qui est arrivé aujourd’hui était prévisible. Parce que tous les facteurs objectifs permettant d’aboutir à ce dénouement tragique sur le plan institutionnel ont été mis en place par le régime du Président Alpha Condé. Ils ont délibérément et obstinément refusé de respecter les dispositions d’intangibilité de la constitution de 2010. De manière cavalière sur le plan constitutionnel, ils ont mis cela de côté en complicité avec la Cour Constitutionnelle pour permettre un changement de la constitution et l’organisation d’un référendum en mars 2020.
En plus de cela, cette constitution de mars 2020 souffre d’une double illégitimité. Le premier est consécutif à la violation des dispositions d’intangibilité, la deuxième est le fait que le texte qui a été proposé au référendum n’a pas été celui qui a été promulgué comme Constitution de la République de Guinée. Au regard de cela, la Guinée était dans une situation inédite, d’absence au point de vue juridique, d’un véritable texte fondamental. La communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’Union Africaine ont fermé les yeux sur les violations de la charte de la Gouvernance, de la démocratie et des élections de l’Union Africaine, qui aurait dû sanctionner l’État guinéen, l’organisation d’élections par des manipulations juridiques, pour changer la constitution de la République de Guinée.
La deuxième chose, c’est la situation économique et sociale. Malgré les recommandations de la communauté internationale et de la communauté nationale dans sa représentation la plus large des diversités du pays, le Président Alpha Condé, s’est muré dans un entêtement à organiser un référendum couplé à des législatives et une présidentielle, avec selon lui, les deniers publics. Cette hémorragie financière qui a coïncidé avec la pandémie de la covid-19, a aggravé les déficits publics de la République de Guinée. Ce qui a fait qu’en 2020, le trésor public s’était endetté auprès de la Banque centrale de près de 5000 milliards de francs guinéens