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Commerce des bananes alokos : Près de 900 km pour récolter des pertes

Au quartier Tannerie situé dans la commune de Matoto, précisément au marché appelé « marché des denrées de la Guinée forestière » se trouvent des camions remplis de bananes alokos. Vendeuses, acheteurs et transporteurs s’y côtoient à longueur de journée. L’ambiance est de taille.

Le problème, c’est que ceux qui prennent le risque de transporter à Conakry cette marchandise en provenance de la Guinée forestière font face à des pertes énormes. A cause des pannes dues au mauvais état de la route, une grande quantité de bananes alokos arrivent à destination en état de putréfaction

Assise sous un camion remorque en train de trier les bananes pourries, Camara Safiatou a évalué les pertes subies.

«  Les pertes sont énormes. Vous-même, vous voyez que nous enregistrons beaucoup de pertes. Les chauffeurs pour quitter N’Zérékoré jusqu’ici, dès fois, ils font une à deux semaines tout ça par manque de route. Les chauffeurs fixent des prix exorbitants des fois 3 millions et en brousse aussi, nous ne prenons pas gratuitement, on paye. Les prix ici, on revend selon la qualité. Il y a 4 pour 10000fg et même 4 pour 20000fg. Pour un camion remorque rempli de bananes, il faut avoir maximum 10 millions de fg et les femmes qui n’ont pas assez de moyens se cotisent pour le remplir soit 500000fg chacune » nous a confié cette dame.

Jean Paul Traoré, chauffeur depuis deux ans dit que même si les bananes arrivent à mûrir en cours de route, il ne les mange pas mais une fois arrivé à Conakry, ils vont les leur donner cadeau.

Bintou Keïta revend les bananes alokos dans les marchés:

« Moi, je quitte Hamdallaye pour venir ici. Je préfère faire tout ce long trajet pour gagner beaucoup plus car à Tannerie ici, je peux avoir les bananes à bons prix. Moi, je ne laisse pas les bananes pourrir dès que je vois que ça commence à changer, je les mets au feu comme ça au moins ma famille va en bénéficier. On a les solutions à tous les genres d’alokos. Vous savez actuellement, il n’y a pas beaucoup de clients » se plaint-elle.

Les femmes qui viennent acheter en grande quantité rencontrent toujours des difficultés pour le transport. C’est pourquoi, chacun a son métier ici. Il y a un groupe de jeunes qui pratiquent le métier de transporteurs. C’est le cas de ce  garçon qui évolue dans ce domaine il y a un an maintenant, Mohamed Traoré :

« Je suis là tous les jours de 6h à 15heures où 18h. C’est dans ça que je me nourris. Le métier m’arrange vraiment parce que dès fois, je peux avoir 100000fg, la journée et avec les clientes, on se comprend très bien. Dieu Merci ».

Ces vendeuses d’alokos n’ont qu’un message : inviter les autorités guinéennes à mettre les moyens pour finir vite la route qui mène à Conakry via Mamou et Kindia. Elle est la principale responsable des pertes subies dans ce commerce.

                                                                                 Par Aïssatou Diallo pour couleurguinee.com

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