En ce moment, le monde entier est frappé par une crise économique due à la pandémie de Covid-19, et notre pays, la République de Guinée n’est pas en reste. Ceci dit, le cas de la Guinée reste une particularité avec la crise socio-politique et l’inflation. Pour preuve, nous avons récemment suivi le Premier Ministre, chef de gouvernement, se prononcer sur les séquelles économiques de la pandémie de COVID-19.
Selon lui, « le pays fait face à une inflation importée, ce qui expliquerait l’augmentation des prix sur le marché guinéens ». Cela en soit, est un argument qui n’explique pas le malaise économique guinéen :
Primo, une inflation importée est une hausse générale et durable des prix due à une augmentation des coûts du produit importé. Ce type d’inflation ne concerne que les prix des matières premières et de l’ensemble des produits ou services importés utilisés par une entreprise locale.
Certes, la Guinée est un pays extravertis, qui importe presque tous les produits destinés à la consommation de sa population, mais nous avons peu de matières premières à importer. Avec une bonne politique, nous pouvons combler ce déficit par la vente de nos matières premières à un prix que cette inflation importée soit bénéfique au Peuple de Guinée.
Secondo, l’inflation importée est provoquée par une baisse de la valeur de la monnaie d’un pays. Plus la monnaie se déprécie, plus le prix des importations est élevé. C’est ce qui fait qu’il faut une quantité plus importante de monnaie pour se procurer des biens et services à l’extérieur.
Tercio, l’une des sources de cette inflation est endogène, car les prix de redevance au niveau de la douane nationale pour l’importation des marchandises a augmenté, un facteur qui se répercute sur le marché avec cette inflation galopante.
Apres la proclamation des résultats définitifs des dernières élections législatives et présidentielle, nous assistâmes à une forme de division de la classe politique et sociale du pays. Si certains ont décidé de rester avec l’ANAD conduit par le Président de l’UFDG, d’autres acteurs politiques par contre, ont pris une nouvelle orientation avec l’actuel Chef de fil de l’opposition, l’honorable Mamadou Sylla.
Nous avons aussi une catégorie d’acteurs socio-politiques qui ont décidé de ne pas être membre de l’une ou de l’autre entité en restant au centre de la scène politique. Tout cet imbroglio aux seins de l’opposition donne davantage une position de force au Président de la République et sa mouvance.
Quant aux guinéens, leurs préoccupations de ces derniers temps étaient portées sur le statut de Chef de fil de l’opposition, attitré par l’honorable Mamadou Sylla. Il faut dire qu’en vertu de la loi L036 de l’Assemblée Nationale, promulguée le 24 Décembre 2014 par le Président de la République, Professeur Alpha CONDE, le Chef de fil de l’opposition est le porte-parole attitré de l’opposition politique. Il est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élu à l’Assemblée Nationale.
Partant donc de cette analyse politico-juridique, son rang ne souffre d’aucune ambiguïté. Par contre quand on regarde sur le plan de la légitimité, un problème s’y pose car il n’a que quatre (4) débutés sur 114, ce qui d’ailleurs ne joue pas en sa faveur sur le terrain. Pourtant chaque problème extraordinaire, des mesures extraordinaires s’imposent.
Quand un pays fonctionne sur la base des humeurs de ses dirigeants qui ne respectent pas les textes de lois, on a l’impression de vivre dans une monarchie. Ceci étant, si la stratégie du Chef de fil de l’opposition est de faire bouger les lignes avec les détenus politiques et ainsi apaisés les contentieux post électoraux, pourquoi ne pas lui laissé le bénéfice du doute avec son équipe ?
De l’autre côté, depuis un certain temps, la majorité des acteurs de la société civile brille par leur silence sur tous ce qui se passe. Dans plusieurs pays, quand les politiciens montrent leurs limites, c’est aux acteurs de la société civile de prendre place pour défendre le Peuple, mais malheureusement chez nous, cette entité est aussi divisée que le Peuple.
Le premier acte posé par le Président après sa réélection est le déguerpissement des voiries urbaines et la récupération des domaines appartenant à l’Etat, cette campagne de déguerpissement qui se fait sans aucune mesure d’accompagnement réelle est à condamner, surtout en cette période de pandémie qui a durement affecté la situation économique du pays.
Aucun citoyen ne peut s’acquérir d’un domaine sans un représentant de l’Etat, que ça soit un chef de quartier, un préfet, un maire ou encore un agent de l’habitat. Au lieu de s’acharner sur le peuple, le premier acte devrait d’interpeller toutes ces personnes de près ou de loin ayant participé à la vente des domaines de l’Etat.
Lors de la cérémonie de lancement du forum de l’investissement en Guinée, le Président de la République a dit devant des investisseurs venus du monde entier que ‘’les Guinéens n’ont pas honte, ils ont peur. C’est comme des tortues, il faut mettre le feu dernière’’.
Cette manière de qualifier tout un Peuple, surtout par son premier magistrat est à condamner avec une ferme énergie. Quand on est élu par la majorité d’un Peuple, faire montre de respect et de considération envers ce Peuple devant les étrangers est un signe de grandeur et de reconnaissance.
Mamadou Bassirou Diallo
Chargé de la communication du Parti de la Libération Populaire ’’PPL’’
Email : Bachirdiallo287548@gmail.com