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dimanche, novembre 24, 2024

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Bamako : Une crise qui risque de s’enliser  

Dr Aly Tounkara, enseignant chercheur à la faculté des Lettres et Sciences Humaines de Bamako s’est exprimé ce mardi sur l’arrestation du président de la transition malienne et son premier ministre par des militaires. Joint au téléphone depuis Bamako, il soutient que la crise que traverse son pays est due à un malentendu entre l’équipe de la transition et l’élite militaire constituée d’anciens putschistes qui se sont sentis écartés du processus.

« Quand on regarde un peu la situation politico-malienne ces dernier temps, tout laissait croire que l’élite militaire des anciens putschistes et l’équipe dirigée par Mouctar Wann ne s’entendaient pas. Pour preuve les récentes nominations opposées par les militaires n’avaient pas eu un écho favorable au sein du gouvernement en l’occurrence Mouctar Wann. L’armée également, le remaniement ministériel est intervenu sans que ces autorités militaires ne soient effectivement impliquées dans le processus. Donc tout cela a amené ces quelques officiers militaires notamment le ministre de la défense suivi également de la sécurité intérieure et de la protection civile à se considérer comme isolés du processus. Le Mali aujourd’hui fait l’objet d’un conflit de positionnement entre les ex-putschistes et les autorités civiles de la transition» a-t-il indiqué.

Pour Dr Aly Tounkara, certes la CEDEAO est en train de déployer toutes ses forces pour trouver une solution à cette situation mais la crise que traverse le pays est une crise entre les différents acteurs, chose qui rend la situation un peu complexe.

« Ce sont des efforts qui sont à saluer mais la crise que traverse aujourd’hui le Mali notamment cette arrestation du président et son premier ministre est une crise avant tout qui évoque un malaise. Voilà des acteurs qui ne sont pas redevables au peuple malien, des autorités militaires et civiles qui n’ont pas forcément la légitimité vis à vis de la classe politique et vis à vis d’une bonne partie de la société civile» a-t-il fait savoir.

De poursuivre.

« Si vous regardez les différentes réformes qui sont engagées ici, qu’elles soient administratives ou institutionnelles, ils n’ont ni associé la classe politique ni la société civile. Donc, de ce fait, cette situation sociopolitique délétère, elle n’a rien d’étonnant pour qui connait l’évolution récente du champ politique malienne. Les acteurs du mouvement M5 qui sont quand-même les premiers responsables du départ forcé du président Ibrahim Boubacar Keita, les ténors du M5 ont été mis à l’écart par les autorités militaires une fois au commandement » rappelle Dr Aly Tounkara.

Par Mamadou Baïlo Diaguissa Sow pour couleurguinee.com

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