En cette période de pluies, pratiquer les routes du quartier Nongo précisément la partie appelé « carrefour Cosa » est un vrai calvaire. Les eaux de pluie débordent les caniveaux et ruissèlent sur la chaussée. Ca cause d’énormes inondations dans cette partie de Conakry. Les motocyclistes et les piétons ont du mal à trouver un passage.
Les piétons sont les plus affectés. Ils traversent les pieds dans l’eau. Les motards habiles eux, soulèvent leurs pieds lors du passage pour éviter l’eau. Ceux qui n’ont pas la maîtrise sont contraints de mouiller leurs chaussures pour passer.
Les voitures, elles, passent, elles éclaboussent les piétons. Et ce sont les motards et les piétons qui payent toujours les frais. Ils se mouillent sur le champ. Tu entends parfois des injures proférées par certains notamment ceux qui ont le caractère impétueux.
Certains piétons n’ont autre choix qu’emprunter les motos garées de l’autre côté pour les faire traverser. Des citoyens se demandent d’où provient cette eau qui ruissèle. « Parce qu’il pleuve ou pas, l’eau coule toujours ici » s’interroge un citoyen.
Alpha Mamoudou Bah est un exploitant de taxi-moto basé dans cette zone. Il revient sur les dégâts quotidiens que cause cette eau qui déborde les caniveaux
« Les gens tombent chaque jour dans les fossés ici à cause de cette eau. Beaucoup d’usagers passent ici sans apercevoir les caniveaux et quand ils vont là-bas, les dégâts surgissent. Nous, quand on les voit en danger, on les guide sur le bon chemin. Il n’y a pas de canaux de passage pour l’eau. Les fossés qui sont là sont petits et l’eau vient abondamment. Vraiment, ils n’ont pas fait du bon travail ici » estime ce motard.
Dienabou Diallo vend ses pains et ses brochettes sur ce lieu. Elle nous a fait part de son calvaire
« Cette eau nous fait souffrir ici vraiment. À chaque saison des pluies, c’est ce que nous vivions ici. Ils sont venus curer les caniveaux mais ça n’a pas marché. Les fossés sont petits. Si le gouvernement ne nous aide pas, c’est serait dommage pour nous car on n’a aucune autre situation que ce petit commerce que nous faisons ici. C’est ici que nous trouvons notre survie. Les clients ne viennent pas beaucoup à cause de cette eau. Même s’ils viennent, ils s’arrêtent de l’autre côté pour faire leur commande et c’est nous qui nous déplaçons pour les rejoindre »
Une autre dame vendeuse d’athieké et de salade de lancer son cri de cœur
« Il n’y a pas beaucoup de paroles ici. Même les fous voient la souffrance que nous vivons ici. Et nous disons qu’on est gouverné. Nous, on est fatigué de ce gouvernement. Ils voient ça net mais ils ne s’y intéressent pas. Donc, on ne peut que s’en remettre à Dieu » lance-t-elle
Les agents de la police routière sont également postés à ce niveau. C’est dans ce tohu-bohu qu’ils s’attèlent à se mouvoir pour gérer la circulation.
« On n’a pas le choix car c’est ça qu’on a choisi comme profession. Ce n’est pas facile de travailler dans ça mais on est obligé de continuer notre travail malgré cette inondation. On est là tous les jours on marche dans l’eau pour réguler la circulation comme vous le voyez ici. Mais, nous demandons aux autorités de trouver une solution à cette situation déplorable » s’indigne Brigadier-chef Fantamady Camara qui était sous la pluie, les pieds dans l’eau.
Plusieurs parties de la capitale se trouvent dans cette même situation. Ce qui relance le débat sur la mise en place du schéma directeur d’évacuation des eaux de pluie dans certaines zones de Conakry.
Une immersion de Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com