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UNE PROFONDE REFORME INSTITUTIONNELLE PREALABLE POUR SAUVER LA GUINEE (ESQUISSE DES GRANDES LIGNES)

En guise de contribution pour la reussite de la transition, le parti UFD (Union des Forces Démocratiques) de Mamadou Bah Baadikko propose une réflexion dont nous vous livrons la première partie. La deuxième suivra le lundi prochain et la troisième le jeudi prochain

 

REPUBLIQUE DE GUINEE

UNION DES FORCES DEMOCRATIQUES (UFD)

Agrément Arrêté N°1549 MI/CAD du 3/4/1992

Siège Hamdallaye II Conakry

Tél. +224 62 2 81 51 42 E-mail : ufdconakry@yahoo.fr

 

UNE PROFONDE REFORME INSTITUTIONNELLE PREALABLE POUR SAUVER LA GUINEE (ESQUISSE DES GRANDES LIGNES)

 PROPOSITIONS AUX FORCES VIVES DE LA GUINEE ET AUX PAYS FRERES ET AMIS

 

  1. EXPOSE DES MOTIFS

Il est temps pour les patriotes africains de réaliser que pratiquement, partout en Afrique, les colonisateurs n’ont que très rarement laissé des nations viables, avec des peuples acceptant de vivre ensemble et de partager un destin commun. La fin des fédérations formées par les colonisateurs (AOF, AEF, Rhodésie-Nyassaland), a consacré la balkanisation de l’Afrique à travers des micro-Etats. Ceux-ci sont enfermés dans des frontières totalement artificielles, avec des nationalités plus ou moins nombreuses, issues de la période pré-coloniale et vivant de chaque côté de « frontières » entre les nouveaux Etats.

Plus de soixante ans après, force est de constater qu’ils n’ont donné que des résultats négatifs, dans la plupart des cas. L’exemple le plus dramatique et le plus cruel pour l’Afrique a été donné par le Génocide rwandais et dans une certaine mesure par les tueries post-électorales au Kenya en 2011. Faibles, moribonds comme la Guinée, ces «républiquettes, veinardes et clochardes», ne font que prolonger et aggraver la misère des populations.

Ces tragédies historiques du monde négro-africain ont montré que la domination ethnique ou communautaire n’est viable nulle part, quels que soient ceux qui s’en rendent coupables. A cet égard, le cas guinéen est significatif. Les pouvoirs claniques de l’époque de la première République, le système mis en place à l’époque du pouvoir du Général Lansana Conté, fait de manipulation du communautarisme, a sombré dans la faillite, le narco-trafic et la misère extrême pour le peuple. Le sommet de la décadence et de la descente aux enfers, a été atteint avec le pouvoir d’Alfa Kondé initialement constitué par l’alliance de « Trois contre un » et qui a ouvertement pratiqué l’ethnicisme officiel, avec l’exclusion de certaines communautés et l’ignorance même de certaines minorités ethniques. Il n’y a pratiquement pas de débats politiques sur la scène guinéenne. Tout est ethnicisé d’une manière ou d’une autre.

Trompée par des politiciens avides de pouvoir, la population y a malheureusement adhéré ; le vote est communautaire à plus de 97 %. Ce système de dictature politico-ethnique en faillite totale a montré toutes ses limites : il n’a résolu aucun des graves problèmes qu’il a trouvés. Bien au contraire, il les a tous aggravés : corruption effrénée, pillage des ressources naturelles du pays, gestion totalement opaque des finances publiques et sans contrôle, impunité généralisée pour tous les crimes politiques ou économiques et pour graves conséquences la misère extrême d’une écrasante majorité de la population à côté d’énormes fortunes constituées à l’ombre du système Alfa qui a fabriqué ses oligarques et ses « nouveaux riches ». L’ampleur réelle du désastre causé par ce système injuste et corrompu à l’extrême, reste à établir.

Pour sortir de cette situation sans issue, produit d’un cadre institutionnel inadéquat mis en place après le départ du colonisateur, il est nécessaire que les Guinéens acceptent de remettre en cause des certitudes qui n’ont mené qu’à des catastrophes depuis 1958. La seule démocratie du nombre ne nous permettra pas de sortir de cette crise sans fin. Nous devons en toute humilité et par patriotisme réfléchir ensemble à des solutions d’équilibre, seules capables de permettre un nouveau départ à la Guinée. Pour notre propre dignité et dans notre propre intérêt, notre pays doit enfin cesser d’être l’enfant malade de l’Afrique de l’Ouest.

Nous livrons ci-dessous, les propositions de l’UFD à soumettre à l’opinion guinéenne et particulièrement à ses Forces vives, civiles, sociales et politiques, en espérant vivement que les pays frères africains et les pays amis comprendront l’enjeu et nous aideront à nous en sortir, sur la voie que nous aurons librement choisie.

  1. LES GRANDES LIGNES DU NOUVEAU SYSTEME INSTITUTIONNEL

Il faut casser définitivement le système dictatorial, ethniciste, décadent, corrompu, responsable de la faillite de la Guinée dans tous les domaines, après plus de 63 ans d’indépendance.

Mettre en place un système de large démocratie participative, voué au développement, pour le bonheur des populations, en lieu et place de l’exclusion, du « tout politique » et de la confiscation du pouvoir par une minorité prédatrice et parasitaire.

  1. Fondements politiques et philosophiques du pouvoir régional

Le système de régionalisation proposé est une véritable révolution pacifique destinée à débarrasser la Guinée de ces régimes imposés au peuple par une bourgeoise bureaucratique, alliée à certains milieux d’affaires complices et qui ont pratiquement détruit le pays, jusqu’à le rendre invivable pour des millions de Guinéens, tout en constituant un danger pour la paix et la stabilité de la sous-région.

Ainsi, l’administration sera remise à sa vraie place : désormais, elle devra être un facteur de développement économique et social, dans l’équité, la justice sociale, sous le règne d’un véritable Etat de droit.

Le développement économique et social du pays basé sur les régions partira désormais de la base vers le sommet pour revenir du sommet à la base.

Tout l’appareil de l’Etat sera soumis à des règles éthiques implacables, inspirées des meilleurs exemples en Afrique, notamment le Botswana ou dans une certaine mesure le Rwanda et à l’extérieur d’Afrique, comme les pays d’Europe du Nord. Les serviteurs de l’Etat sont entièrement au service de la population et soumis à son contrôle étroit.

Le pays devra être rapidement débarrassé, à jamais, des pratiques de corruption (corrupteurs et corrompus traités à égalité devant la loi), d’enrichissement illicite, de prévarication, de dépenses somptuaires, de gaspillages de ressources, de trafic d’influence, d’abus de pouvoirs, de fraudes en tout genre, de laxisme, de violation des règles de vie communes, etc.

Seul le travail honnête permettra à chaque citoyen d’accéder au bonheur et à la prospérité et non la possession d’un quelconque pouvoir dans le système.

 

L’essentiel des décisions portant sur le devenir des populations et leur bien-être sera du ressort des régions. La priorité des dépenses sera donnée non pas comme actuellement à l’entretien d’un appareil d’Etat budgétivore, mais plutôt au bien-être des populations et à l’avenir radieux de la jeunesse : écoles, centres de soins, routes, alimentation saine d’origine locale de préférence, fourniture d’eau potable, prévention sanitaire très poussée, protection et restauration de l’environnement, sécurité des personnes et des biens.

  • L’équilibre budgétaire suivant doit être respecté :

Les 50% au moins du budget central et du budget régional doivent être consacrés aux investissements, hors véhicules de service et bâtiments administratifs. La formation professionnelle de perfectionnement et le recyclage des agents publics seront considérés comme un investissement.

  • La digitalisation sera poussée au maximum dans l’Administration, tout en veillant à donner un visage humain à l’Administration et aux services publics en général.
  • Dans l’Administration régionale, il devra être fait un large appel aux compétences des Guinéennes et Guinéens de l’extérieur, concurremment avec les agents actuels de l’Administration centrale. Ces derniers seront encouragés à aller servir dans leur région, sous les conditions énoncées précédemment. Les recrutements seront faits soit par concours, soit par appels à candidatures, pour les postes de direction.
  1. Respect des droits des minorités

L’institution régionale repose également sur le strict respect des droits des minorités nationales, à faire vivre leur culture, leur langue et à ne pas être victimes de l’exclusion ou de la discrimination, même de fait, de la direction des affaires de la région à laquelle ils appartiennent.

En cas de manquement, les membres de ces minorités auront le droit de saisir la Cour Suprême dont la décision sera contraignante pour la Région.

 

A suivre (2) : Partage des ressources – Citoyenneté – Domaines de compétences Pouvoir central et régions – Zone spéciale de Conakry

 

 

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