Fonction publique: dur d’être fonctionnaire guinéen

    Un fonctionnaire de la hiérarchie A2 qui requière l’anonymat, pour des raisons évidentes, nous a confié les difficultés qu’il traverse avec son salaire
    Engagé à la fonction publique depuis 2008, en 2012, il a été nommé chef section.
     » J’ai débuté à la fonction publique avec un salaire de 1 500 000 fg. Avant la transposition de la grille salariale, j’avais le grade 2 et échelon 7. Après la transposition, j’ai été rétrogradé au grade 1 échelon 1 comme fonctionnaire stagiaire. A la prise du pouvoir par Professeur Alpha Condé, je suis resté dans les mêmes conditions » explique-t-il.

    Ce fonctionnaire nous a décrit ses charges familiales mensuelles. Avec un salaire net de 2 500 000fg, ses obligations mensuelles sont exécutées pour 22 jours comme suit

    -Transport 1 320 000

    – Restauration personnelle à Kaloum 330 000. – – – Dépenses familiales (condiments, nécessaires de petits déjeuner) 1 800 000 fg

    – Scolarité des quatre enfants 600 000.

    Soit un total de 4 050 000 fg

    Sans parler des charges liées au social (maladie, décès…) pour une prévision de 500 000)francs guinéens.
     » Ce qui démontre qu’à la fin de chaque mois, il faut rembourser les dettes contractées dès le paiement de nos salaires. En ce qui me concerne, je debourse 1 150 000 fg dans cette rubrique.Il y a même certains créanciers qui m’accompagnent à la banque pour récupérer leurs dettes » dit ce cadre.

    Pour lutter contre l’absentéisme, le manque de motivation au service, il recommande de payer les fonctionnaires suivant leur catégorie et leur rang. Ceux de la hiérarchie A, un salaire minimum de 15 millions, la hiérarchie  B 10 millions et la hiérarchie C 7 millions de fg.

     » Le traitement salarial doit être le même que celui du secteur privé. Les vrais fonctionnaires sont sanctionnés sans travail dans leurs maisons pour d’autres raisons que tout le monde connait » révèle ce salarié de l’Etat.
    A la fonction publique, selon lui, aucun recrutement ne devrait être envisagé en 2023. Il faut plutôt oeuvrer à la maitrise de l’effectif existant.

     » Avec plus de cent mille fonctionnaires, à mon avis, il suffit de faire des entretiens individuels et annuels par des cabinets d’expertises indépendants pour maintenir en fonction les cadres compétents et compétitifs qui sont dans la rue ou à la maison.
    Entre 2011 et 2021, un recrutement massif a été opéré sur la base du militantisme et du népotisme. Au sein de l’administration, il y a des sections chargées détudes. Des chefs de divisions sans compétences et/ou des directions qui n’ont aucune raison d’existence.
    Quant au fonctionnement réel de l’administration, il y a un manque criard de fourniture de bureau et de matériel (papier rame, bic, crayon, règle, ordinateur, imprimante, projecteur). Il y a même des chefs de section qui ne possèdent pas de bureaux.
    Il y a des lenteurs enregistrées dans les ministères pour valider les différents cadres organiques et pour meubler les différentes structures retenues. Des directeurs nationaux sont nommés sans adjoint et des directeurs ne parviennent pas à nommer leurs collaborateurs » dénonce ce fonctionnaire.
    En conclusion, le gouvernement devrait faire une proposition de départ volontaire pour se débarrasser des fonctionnaires improductifs ou incompétents

    Par couleurguinee.com

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