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Fête des femmes : Une princesse du digital à coeur joie sur couleurguinee.com

« On devient une femme lorsqu’on gravit les échelons, lorsqu´on se donne pour but de réussir dans la vie, de se battre. Et pourquoi pas rivaliser avec les hommes » dixit Fatoumata Leila Diallo, femme spécialiste du digital.

Le mercredi 08 mars 2023, à la faveur de la journée internationale de la femme, nous sommes allés au Centre Culturel Franco-Guinéen à la rencontre de Fatoumata Leila Diallo, responsable digitale de la salle de recherche de ce centre.

Elle nous a accordé une interview qui colle bien au thème « un monde digital inclusif : innovation, technologie sur l´égalité des sexes » .

Exclusif

Couleurguinee.com :

Vous êtes une femme au cœur de la digitalisation, quelle est votre appréciation de ce thème choisi cette année à l´occasion du 08 mars ?

L´opportunité est bonne, elle est à saisir. Je tiens à souhaiter une très bonne fête du 08 mars à toutes les femmes du monde, mais également aux femmes de Guinée qui en font partie. C´est une journée qui célèbre le droit de la femme, et donc parmi ces droits, la digitalisation, car la femme n’est pas en marge de la digitalisation.

Cette digitalisation est devenue un phénomène mondial  qu´il faut saisir. Les femmes sont très peu représentées dans ce domaine. Il y a des statistiques qui prouvent que vingt-sept pour cent de femmes utilisent l´outil internet et le monde digital. Malgré tout, il y a des dames qui sont à féliciter, elle font exception à la règle. Elles sont des cheffes d´entreprise qui se saisissent de cet outil pour gérer leurs personnels, leurs entreprises, pour établir un lien avec leurs partenaires d’affaires. Mais, du point de vue équité, il y a beaucoup à faire.

Je pense que la femme pour pouvoir se démarquer davantage dans ce monde où il faut se bagarrer pour être vu, doit accepter de pousser son champ de connaissances afin  dans la mesure du possible qu´elles rivalisent avec les hommes, parce que dans ce monde où il faut se tailler une place,  si elles ne saisissent pas cette chance, elles risquent d´être piétinées et aplatie.

Sachez que les femmes ne sont pas moins intelligentes que les hommes, comme on leur fait croire,c´est faux. Il faudrait que les femmes s´impliquent davantage, qu´elles soient beaucoup plus compétitives. Tout commence dans la famille. Si dans la famille on pense que le rôle qui est assigné à la femme est celui de la reproduction, des petites tâches ménagères pendant que les garçons vont se donner tous les moyens pour se former. On leur donne des chances. C´est inacceptable. Il faut que la femme soit boostée s dès le bas âge. Qu´elle fasse de belles études, sans se limiter à mi-chemin. C´est le cas de Diaka Camara, une femme entrepreneur qui évolue dans le domaine digital ainsi que d´autres. Vous voyez, elles peuvent réussir, tout comme elle.

Couleurguine.com : que pensez-vous des femmes qui tissent des liens de correspondance soit une amitié, une relation amoureuse, voir des personnes qui se marient et qui engendrent des cas de rupture ?

Il ya beaucoup d´amitiés qui se forgent sur internet. Parfois, ce sont des amitiés qui perdurent dans le bon sens, mais certains se retrouvent dans des situations de pièges. Vous entretenez des relations virtuelles avec des personnes que vous ne connaissez ni d´Adam, ni d´Eve, et vous vous projetez dans une relation construite sur le mensonge.

Souvent des mariages à longue distance. Par finir, vous posez la question vers quoi suis-je allée. Parfois, ils y a des gens qui sont souvent victimes d´assassinats dès la première rencontre.

Ces personnes mettent des photos qui ne correspondent pas à leur profil. Certains se rendent compte trop-tard. Je dis aux utilisateurs du digital de faire très attention. Il y des pièges touffus, il y a de l´arnaque, le cybercriminalité. Pour pallier à cette situation, il faut beaucoup réfléchir.

Couleurguinee.com : quelle approche de solution donnerez vous à la jeunesse ?

Il y a assez de choses excellentes sur l´internet. Des choses enrichissantes dont ils peuvent profiter. Quand je prends le cas des étudiants, il y a des informations enregistrées vers lesquelles ils peuvent aller.

Les universitaires, il y a des sites vers lesquels ils peuvent pleinement se former, pour accroître leurs cultures, leurs compétences et leurs cursus. Pour améliorer leurs langages et leurs vocabulaires et non d´aller sur des futilités. Internet est une opportunité. En cette ère du vingt et unième siècle, le digital est une aubène, car elle est pleine de surprise qu´il faut saisir. Mais, il y a des pièges. C´est un couteaux à double tranchant.

Que pensez-vous des patrons de certaines entreprises qui mettent les femmes en avant seulement à cette date historique qui est le 08 mars ?

Il faudrait qu´on arrête cette hypocrisie, qu’on donne plus d´opportunités aux femmes. Même dans le gouvernement, les femmes sont peu représentées au plus- haut sommet. Cette discrimination est naturelle dans le monde. Même aux États-Unis, la démocratie la plus avérée, le taux de femme est moins élevé que celui des hommes. Il y a toujours un écart.

La place de la femme doit lui être donnée, ça ne doit pas être un slogan. Cela doit être dans la vie de tous les jours. Il y a des femmes qui ont un bon niveau. Il faut qu´on leur donne des opportunités d´affranchir le seuil .

Aujourd’hui, il y a des femmes braves qui pratiquent la pêche artisanale, la teinture. Ce sont les secteurs informels. Ce sont des femmes qui se battent, dont le travail n´est pas vu. Le monde digital peut être un tremplin pour ces femmes pour se faire voir et partager leurs expériences parce que l´économie guinéenne repose sur elles.

Quant on parle d´émancipation de la femme, je pense que le mérite revient à celles qui sont dans ce secteur informel. Elle doivent être boostées en leur faisant découvrir à travers le digital.

Couleurguinee.com : quel est votre regard envers les femmes victimes de viol ?

Elles doivent s´exprimer, elles doivent refuser de jouer aux sourds-muets. Souvent les agresseurs les intimides pour qu´elles se taisent. Elles sont victimes d´attouchements sexuels, de toutes sortes de sévices sexuels. Parfois, c´est dans leur propre famille que cet acte malsain se passe, soit par leur propre père, frère, oncle. Elles doivent dénoncer et ne point accepter aucune forme de tolérance. Pour que les choses changent, les tendances s´inversent il faudrait qu´il y ait de la communication. Il faut que les points soient mis sur les  » I ».

Si quelqu´un vous persécute et que vous subissez sans rien dire, vous le confortez dans sa persécution. Mais, quand vous réagissez directement, ça marche. C´est vrai que parfois la famille a des pressions sur des femmes pour qu’elles se taisent afin de ne pas humilier son oncle ou d´autres. S´il n´a pas hésité à vous utiliser, n´hésitez pas non pas plus à dénoncer. Les femmes qui subissent les violences conjugales doivent mettre fin à leurs mariages. Car la femme est à respecter, non seulement elle donne la vie, mais, elle dispose de son corps et est libre d’en faire ce que bon lui semble. Si elle n´est pas prête à se donner, respectez cela. Elle n´est pas une esclave, c´est votre partenaire.

Au cas contraire, qu´elle s´oriente vers les ONG afin qu´elle soit extirpée de ce malheur. Pour moi, l´homme qui brutalise les femmes ne doit pas meriter une seconde chance.

Simon de Bovar disait qu’on ne nait pas femme, mais, on le devient

C´est vrai, puisque cette idée est plus ou moins philosophique ´´on ne nait pas femme mais on le devient´´ disons qu´on nait de sexe féminin. Comme l´estime Jean Paul Sartre, l´être humain doit être une personne engagée, c´est donc dans ce cas, l´engagement de la femme qui la renforce davantage. Le fait qu´elle soit une femme, c´est une personne comme tout être vivant mais pour qu´elle puisse se démarquer de ses pairs, il faut qu´elle fasse des choses positives, qu´elle ait de bonnes études. Simon de Bovar était une référence en France et dans le monde. Elle a marqué son époque malgré qu’elle a traversé des épreuves difficiles à son enfance à cause de la guerre et de la déportation. Disons qu´elle a été une rescapée de la déportation. Elle était au plus bas échelle de sa jeunesse. Grâce à sa volonté de réussir, elle s´est créée une place. Simon de Bovar est une figure emblématique de la femme sur le plan mondial. Qu´on soit du sexe masculin ou féminin, c´est l´affirmation de soi qui fait de vous de ce que vous êtes. On devient une femme lorsqu’on gravit les échelons, lorsqu´on se donne pour but de réussir dans la vie, de se battre. Et pourquoi pas rivaliser avec les hommes. Ça fait de nous une femme unique à son genre.

Propos recueillis par Fodé Touré pour couleurguinee.com 

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