Demain mardi 5 septembre la junte militaire au pouvoir en Guinée va fêter ses deux ans. À 24 heures de cette célébration l’heure au bilan de la gestion du pouvoir par les autorités militaires et les engagements tenus par ces derniers.
Ce lundi Nadia Nahma la cheffe de cabinet du président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo a décliné son regard sur les deux ans de gouvernance du CNRD. Elle a été jointé au téléphone dans l’émission « Mirador » de FIM Fm.
« Aujourd’hui quel est le constat que le Guinéen fait ? c’est celui d’un contraste saisissant, une contradiction flagrante entre les discours passés et les actions présentes. Si on s’intéresse au discours du Colonel Mamadi Doumbouya qui va parler d’améliorer la situation socio-politique du pays, le dysfonctionnement des institutions publiques et le piétinement des droits des citoyens, l’instrumentation de la justice et bien on ne peut pas dire que l’Etat est dépersonnalisé. Bien au contraire on insiste sous le magistère du CNRD avec une perte présidentialisation du régime. Le militaire décide de tout et tout seul, sans concertation aucune. Si je prends les 84 articles qui sont consécutifs de la charte de la transition pour moi unilatéralement adopté et imposé au peuple Guinée je peux vous apporter l’assurance de trouver des violations et contradictions à chaque article déjà sur la forme et le fond. J’aimerai qu’on s’arrête sur une violation qui choque l’opinion c’est celle de l’article 8. Aucune situation d’exception ne justifie la violation des droits de l’homme. Et que dire de l’article 77 qui dit que la durée de la transition est fixée d’un commun accord avec les forces vives de la nation ? On a cette désignation autoritaire des membres du CNT. Les multiples atteintes de la presse. La dissolution des conseils communaux. Que dire de la réquisition illégale de l’armée par le MATD, la non déclaration des biens du président. La dépolitisation de l’administration cette profession de foi a été complétement violée. Le CNRD dissimule le droit selon ces intérêts. C’est la confusion qu’ils entretiennent savamment depuis leur prise de pouvoir entre transition et mandat. Il se sont employés de manière subliminale à présenter au Guinéen un bilan de développement en place d’un bilan de transition. Que cache au fond cette ambition démesurée en investissement… » se demande-t-elle
Poursuivant cette responsable du parti UFDG est aussi revenue sur le cadre de dialogue clamé par les autorités de la transition.
« un dialogue n’est pas une réunion de masse, un séminaire ou une conférence. C’est pour ça qu’il est fondamental de définir un schéma, un cadre de dialogue qui puisse être mis en place pour amener les différents protagonistes. Aux différents acteurs de la vie politique de discuter égal à égal face à face et surtout de trouver un accord sur le plan conflictuel. En deux ans du pouvoir du CNRD on s’est heurté à un refus catégorique de leur part d’organiser un dialogue politique critique qui puisse conduire à un retour à l’ordre constitutionnel. On recours au terme inclusif, là où une simple minorité se retrouve pour s’accorder que ses membres étaient déjà d’accord avant même de se réunir. Mais soyons sérieux ! La junte a vraiment un incroyable talent. Il n’y a pas de projet de constitution. Aujourd’hui qu’en est-il ? Il n’existe pas du tout. Pas de code électoral… » assene- t-elle.
Sur le chronogramme de la transition Niadia Nahma, comme bon nombre d’observateurs, voit sans doute un glissement de calendrier.
« Concernant les 10 étapes du chronogramme imposées par le CNRD aucune étape n’a complètement été exécutée. Depuis 2 ans, la junte est en phase préparatoire. Absolument rien. On voit mal comment organiser les élections fin 2024. L’arrivée de la junte au pouvoir le 5 septembre n’a pas ouvert une transition mais tout au moins la junte n’a que plutôt la continuité d’un régime militaire autoritaire qui entend s’accrocher au pouvoir autant longtemps que possible » prédit-elle.
Nadia Nahma a aussi évoqué le cas de la CRIEF
« il ne s’agit pas de défendre Kassory ou autre mais à un moment donné je pense que on a à faire qui sont basés sur des préjugés plutôt que sur des preuves tangibles. La CRIEF a d’abord arrêté avant de collecter les preuves. C’est très regrettable » a-t-elle déploré.
Sur le retour du président de l’UFDG Nadia Nahma dira « je vois qu’il y’a un empressement d’enthousiasme sur son retour on le sent tout à fait mais laisser moi vous dire ceci Cellou Dalein Diallo est un citoyen averti, il est sorti régulièrement de la Guinée, il rentrera régulièrement en Guinée. Mais il faut savoir qu’il y’a un ensemble de circonstance qui rendra inéluctable son retour au pays »
Cette responsable du parti UFDG a fini par aborder le sujet de la marche annoncée le 5 septembre par les Forces vives de Guinée. Elle a réitéré le soutien de son parti à cette manifestation.
Par Abdul Karim Barry Pour couleurguinee.com