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Journée mondiale de la jeune fille : il faut protéger nos filles et femmes

Les jeunes filles activistes s'engagent à changer la situation des filles et femmes victimes d'agression et de stigmatisation

Plan international Guinée a présenté, ce mardi, 22 octobre 2024, un rapport sur la situation des jeunes filles dans le monde. De même que la position de cette organisation  en faveur des jeunes filles victimes de maltraitances psychologiques, physiques ou morales dans les zones de conflit.

C’était à la faveur de la journée mondiale de la jeune fille, célébrée le 11 octobre de chaque année. La rencontre vise à développer des stratégies, des voies et moyens permettant d’améliorer les conditions de vie des jeunes filles et femmes guinéennes.

Un sujet devenu aujourd’hui une préoccupation majeure. Laouratou Diallo, membre de l’ONG  » des jeunes influenceurs mondiaux » a indiqué qu’ils ont déjà entamé la phase de sensibilisation sur ce présent rapport afin que les gens s’imprègnent des réalités.

«Des activités sont en train d’être planifiées à Conakry et à l’intérieur du pays pour vulgariser ce rapport. Également planifier et prévenir d’autres actions. Nous avons lancé une campagne qu’on a dénommée ensemble pour la paix. Cette fois ci, le symbole sera le cœur que nous allons utiliser dans un Hashtag pour la paix et la solidarité avec les pays dans les zones en conflits. Nous invitons tout le monde, les acteurs de la société civile et les activistes par également le hashtag pour la paix .Montrer aux filles qui sont dans les zones de conflits qu’on ne les a pas oubliées et encourager celles qui sont à Conakry à se prendre en charge» dit Laouratou Diallo

Thérèse Akopo, chargée de la protection jeune et enfant du Club des Jeunes Filles Guinée, présente à la restitution de ce rapport a expliqué qu’il était extrêmement important que leur structure prenne part à cette rencontre.

Selon lui, le message est susceptible de passer plus fort. Et pourra jouer en faveur de ces jeunes victimes.

« Le club en tant qu’une structure de jeunes filles a réussi à participer à cela parce que notre voix compte pour lancer le message que les filles en détresse n’ont pas la possibilité de dire face aux médias et aux institutions internationales. C’est un peu en rapport avec tout cela afin d’élever la voix des filles plus loin .

La Guinée n’a pas fait objet de l’étude mais si on prend les pays qui ont fait l’objet d’étude, il ya plus de 10 mille filles qui ont été touchées. Cela prouve à suffisance que les jours qui viendront nous pourrons plus travailler et mettre plus d’action en place. Pour que les filles en Guinée qui traversent  des situations puissent être rétablies dans leur droit et que les conflits ne naissent pas dans ce pays.

Avec toutes les organisations qui nous accompagnent, je peux vous dire qu’il y a beaucoup de choses qui sont en train de changer avec leur appui. Le nombre de cas d’excision avant et maintenant il y a une très grande différence » a souligné Thérèse Akapo

Au terme de la présentation du rapport, Ismatou Diallo est revenu sur les grandes lignes de ce rapport d’enquête sur la situation des jeunes filles dans le monde et sur les plaidoyers pour prévenir le cas guinéens.

Cette année, les enquêtes ont porté sur les personnes en situation de conflit. Ces études prouvent qu’en 2024, plus de 300 millions de personnes ont eu besoin d’aide humanitaire.

« L’étude montre que les filles, les garçons , ainsi que les femmes et les jeunes hommes vivent les conflits de manière distincte. Les filles et les femmes subissent les violences sexuelles, et de stress émotionnel en raison de leur situation familiale et de leur responsabilité.

Tant dis que les garçons et les jeunes hommes sont forcés d’aller aux combats, souvent avec des conséquences mortelles. Les jeunes ont montré des niveaux élevés de détresse émotionnelle comprenant des troubles du sommeil, 55% plus ou moins ; et une préoccupation constante 54%. Les filles et les jeunes femmes ont déclaré des niveaux significativement plus élevés de ces indicateurs de stress émotionnels que les garçons, et les jeunes hommes.
38 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas se sentir en sécurité, 39% des filles et des jeunes femmes se sentent très peu en sécurité par rapport aux garçons et aux jeunes hommes, 37%. Plus de la moitié des participants à l’enquête n’ont pu suivre d’étude à cause des conflits. Les garçons et les jeunes hommes légèrement plus que les filles et les jeunes femmes. 53% comparé à 52% . Les garçons et les jeunes hommes faisaient la cible d’un recrutement par les groupes armées en plus grand nombre, que les filles et les jeunes femmes. 22% comparé à 14%. (..).

On a demandé environ 17% des personnes ayant participé à l’enquête , âgées de 17 ans ou moins, de rejoindre ou de soutenir un groupe armé.  Les filles étaient plus favorables à l’implication des jeunes que les garçons, puisque 45% des jeunes femmes souhaitent l’implication des jeunes et 39% proposaient tout particulièrement l’implication des filles et des jeunes femmes dans les pourparlers de paix », a-t-elle expliqué

M’barra Diallo, Conseillère chargée de la promotion féminine, également représentante de la ministre des Affaires Sociales, de la promotion féminine et des personnes vulnérables a révélé les causes profondes de cette réalité.

«Dans notre mentalité, nous, nous considérons que la petite fille est réellement inférieure au petit garçon. C’est ce qu’on a à la tête. Donc, ce qui fait qu’à chaque fois qu’il y a des avantages à donner, au niveau même des familles, on préfère réellement les garçons parce que dit-on ils ont moins de problèmes.  C’est les filles qui lavent la maison, c’est les filles qui entretiennent les enfants, c’est les filles qui cherchent l’eau, qui balaient la maison, qui font tout. Et maintenant, on les met à l’école. Si on les met à l’école, le soir arrive, elles sont très fatiguées. L’organisme est complètement fatigué. Elles sont tenues de se coucher et de se reposer. Tandis que le petit garçon qui a passé tout le temps qu’il a fait en dehors de l’école, se promène,  joue là où il veut et ainsi de suite, le soir, quand vous lui dites réellement de réviser, il est beaucoup plus à même de retenir quelque chose par rapport à la petite fille qui est déjà complètement fatiguée. Donc je peux dire que c’est nous-mêmes, c’est notre culture, ce sont nos familles et c’est tout un chacun parmi nous qui est responsable de cette situation de la femme actuelle et des filles. Voilà. Et le deuxième point,  on parle des questions qui touchent la jeune fille, le viol, la violence et tout ce qui s’ensuit » a rappelé M’barra Diallo

Et comment résoudre ce problème qui est devenu une préoccupation majeure? M’barra Diallo répond:

« Je pense qu’on doit briser le silence. Nous devons vulgariser les textes de droits. Les textes juridiques doivent être vulgarisés pour que la fille et la femme arrivent à savoir qu’elles ont des droits, qu’elles puissent savoir qu’elles ont le droit d’aller se plaindre et se plaindre là où il faut. Il faut qu’on brise le silence.Tout le problème de cette violence-là. Il y a aussi l’impunité. Parce que le plus souvent, quand tu arrives à te plaindre, tu envoies l’intéressé dans les lieux, je ne sais pas, on ne peut pas d’abord appeler juridique, mais dans les lieux, je peux appeler peut-être la gendarmerie ou la police. Le plus souvent, sans aucun procès, on libère la personne. Et le plus souvent, on essaie de corriger les imperfections, on essaie de régler les problèmes de viol et de violence à l’amiable, en famille. Et il faut qu’on enlève cela de notre tête, qu’on arrive à savoir qu’on est très riches en textes » a-t-elle soutenu

Par Fodé Touré pour couleurguinee

 

 

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