La convocation du président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo par la CRIEF sur le dossier Air Guinée ne cesse de soulever des réactions et des commentaires au sein de son parti.
C’est le tour du secrétaire général du parti de se faire attendre.
Aliou Condé qui a été un fidele collaborateur d’El Hadj Cellou Dalein Diallo est revenu sur les causes qui ont conduit Air Guinée à la faillite, la seule compagnie nationale à l’époque. A croire Aliou Condé, l’une des causes serait que la Guinée n’était pas une destination à l’époque contrairement au Sénégal et la Côte d’Ivoire qui étaient des destinations très importantes. Dit-il L’entretien de l’avion coûte chèr et la compagnie Air Guinée n’était pas en mesure de payer les frais d’entretien de l’avion et tout ce qui s’en suit faute des ressources. Il ajoute que certains pays à l’époque bien qu’ils soient des destinations, soit touristiques ou d’affaires, avaient connu les mêmes difficultés mais ils ont pu trouver des solutions. Mais quant-à la Guinée, la compagnie est allée de plus en plus en faillite , chose qui a conduit à son arrêt.
» Le transport aérien est très sensible, est très difficile. Le problème c’est pas le manque d’avion, le problème, il faut que la destination soit attractive et la Guinée avait un problème. La Guinée n’était pas une destination, d’abord c’est pas une destination touristique, c’est pas une destination d’affaire donc c’est qui fait qu’en Guinée, par an, on avait 280.000 passagers alors qu’au Sénégal, on avait 1.200.000 passagers par an et en Cote d’Ivoire 1.400.000 passagers par an, à l’époque, à la même période. Donc pendant cette période, ce sont ces pays qui étaient des destinations. Et c’est ce qui fait que lorsque Air Ivoir a eu des difficultés en tant que compagnie nationale, son capital à été ouvert à Air France et ils ont recréé une nouvelle compagnie qui s’appelle Air Côte d’Ivoire et c’est elle qui est en train de voler et de venir aujourd’hui chez nous. Donc eux il n’y a pas qu’un seul avion, ils ont amené des avions, équipements, ils ont travaillé ensemble sur le marketing commercial et aussi amélioré les compétences des nationaux en matière de gestion, en matière d’aéronautique » a-t-il fait savoir.
Selon Aliou Condé, le dernier voyage d’Air Guinée est celui qu’il a effectué au Togo où il a été mis en bout de piste pour panne du moteur . Il a fallu le soutien de l’Israël pour ramener l’avion en Guinée. Et il a été demandé à la Guinée d’envoyer l’avion à l’Israël pour la révision mais dit-il le ministre de l’économie et des finances n’a pas été capable de payer le montant de la révision qui s’élevait à 2.000.000 et quelques dollars.
» Le dernier vol d’Air Guinée, la compagnie nationale, c’était pour accompagner le premier ministre Lamine Sidimé, je crois au Togo quelque part, au décollage de Conakry, il a pris un oiseau, malheureusement ce jour le directeur technique était malade, il n’ y était pas, c’était ses adjoints, eux n’ayant pas la même formation, ils ont laissé l’avion partir, l’avion a atterri à Abidjan. Quand le directeur technique à été informé, malade il a couru à l’aéroport, il dit mais c’est une catastrophe, l’avion peut tomber . Le moteur peut s’arrêter et finalement l’avion a pu atterrir à Abidjan et il a été mis en bout de piste parce qu’on ne savait pas dans quelle condition il était. Et la Guinée était incapable d’aller reprendre l’avion là-bas pour le ramener en Guinée parce que le moteur était gâté. Donc il a fallut appeler l’Israël, la compagnie israélienne. C’est eux qui sont venus en Guinée avec un nouveau moteur pour l’amener à Abidjan, dépanner l’avion et le ramener en Guinée. Et en même temps on a dit pour la grande révision de l’avion, envoyez l’avion à Israël pour faire la révision. Le ministère des finances n’était pas en mesure de payer même cette révision qui était de 2.300.000$ à l’époque et la compagnie air Guinée n’avait pas de ressources » a-t-il indiqué.
De renchérir Aliou Condé, c’est à partir de là que l’idée de la privatisation de la compagnie a été changée, il a été décidé désormais de le revendre.
» C’est en ce moment maintenant que le problème de la privatisation va connaître une modification. C’est-à-dire, au lieu d’aller sur le schéma qui était lancé, celui d’ouvrir le capital, de rechercher une compagnie, maintenant le président a décidé compte tenu de ce qui s’était passé parce que les deux premiers avions ont été vendus, je crois vers les années 1986-1987, donc par rapport à ça, le président n’était pas content que les avions aient été vendus à l’étranger et maintenant pour lui comme on était dans le cadre d’une privatisation, à penser qu’on voulait encore vendre l’avion à l’étranger, il dit non cette fois-ci, on ne vend pas à l’étranger, on vend l’avion à El Hadj Mamadou Sylla. Il est là c’est un Guinéen, c’est à lui qu’il faut vendre » a-t-il laissé entendre.
Selon Aliou Condé, la question qui devrait été posée est celle de savoir si l’avion avait été vendu dans le règle de l’art comme prévoyait la loi parce que dit-il la loi d’alors autorisait le président à vendre un bien de l’Etat c’est pourquoi l’avion a été vendu.
Par Mamadou Bailo Djaguissa Sow pour couleurguinee.com