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vendredi, novembre 22, 2024

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Textile guinéen : Deux diplômés font de la couture une arme de lutte contre l’immigration clandestine

Ils sont nombreux les jeunes guinéens qui se lancent de nos jours dans l’entreprenariat. C’est le cas de deux jeunes diplômés de l’université Barack Obama. Ils ont fondé une entreprise qu’ils ont appelée BSG(Business and Service Guinea) avec pour slogan «découvrez la magie du style africain».

Cette entreprise regroupe des tailleurs, des brodeurs, des styles et modélistes hommes et femmes. Ils confectionnent toutes sortes des tenues de sorties, dans un style tendance africaine qui n’a rien n’a envié à ceux qu’on considère comme de grands modélistes de l’Afrique.

A part les styles de tenues africaines qu’ils font bien, ils font aussi des tenues scolaires, des gilets de travail. L’atelier se situe à Sonfonia, précisément au Carrefour Africof, dans la commune de Ratoma. Ces jeunes sont animés d’une ambition : la valorisation du textile Guinéen en s’appuyant sur la mode africaine.

Barry Amadou Tidiane, un des deux promoteurs de l’entreprise Business and Service Guinea. Il explique comment ils ont eu l’idée de créer cette entreprise.

« L’idée est venue depuis même que nous étions à l’université. Nous étions deux, mon collègue et moi. Nous avons fait un constat, en Guinée, il y a assez de tailleurs, des hommes de métier de la couture. Dans chaque famille, en Guinée, je pense qu’on peut trouver un tailleur, mais c’est un domaine qui n’est pas trop valorisé chez nous. Les tailleurs sont là, mais ils ne profitent pas assez de leur métier. Donc, vous pouvez retrouver certains tailleurs qui font aujourd’hui mototaxi, qui ont complètement laissé la couture, qui sont dans d’autres activités. Donc, nous nous sommes dits de venir dans le milieu, essayer d’organiser les choses, créer un cadre idéal pour pouvoir organiser ces hommes, ces femmes afin qu’ils puissent bénéficier de leur métier tout en améliorant leur formation de façon professionnelle pour valoriser ce que nous sommes en train de faire chez nous ici » a-t-il souligné.

Barry Amadou Tidiane dit que c’est une façon pour eux de lutter contre l’immigration clandestine des jeunes qui pensent que l’eldorado se trouve en occident alors que la plupart d’entre eux sont détenteurs de métiers.

« Nous nous sommes dits que c’est notre manière nous aussi de contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine parce que si vous regardez aujourd’hui les jeunes qui sont en train de partir, soit mourir dans l’océan ou traverser de l’autre côté, ce sont là des hommes de métier qui sont en train de quitter le pays pour partir» a-t-il indiqué.

Amadou Tidiane dit qu’ils n’ont pas tous ce qu’ils veulent, mais grâce à cette activité, ils arrivent à satisfaire certains de leurs besoins, payer le local et les travailleurs.

« Nous n’allons pas dire que ça nous suffit actuellement mais nous arrivons à faire face à la charge de l’entreprise. Le payement des tailleurs qui sont là, la location, l’électricité et tous ce qui s’en suit» dit-il.

Ce métier n’est pas sans difficulté. Le délestage du courant électrique est le problème majeur auquel ces jeunes font face. Mamadou Oury Sow, le deuxième jeune promoteur complète les explications.

«Nous avons aujourd’hui le manque d’électricité, les délestages nous fatiguent. Nos machines sont des machines électriques, ça tourne avec de l’électricité. Donc, s’il n’y a pas d’électricité, ça nous pénalise beaucoup, surtout avec le rendez-vous avec les clients. Vous savez dans notre métier, dans la haute couture, l’essentiel c’est le respect du rendez-vous avec le client. La satisfaction commence d’abord par le respect de son rendez-vous. Vous lui donnez un rendez-vous, si vous le respectez, vous l’avez gagné. Maintenant, le reste là, c’est si vous avez pu respecter réellement le model qu’il vous a demandé» conseille-t-il.

Mamadou Oury Sow lance un appel à l’Etat et aux personnes de bonnes volontés.

«Nous demandons à l’Etat d’aider les guinéens à avoir de l’électricité, ça pourra beaucoup nous aider dans notre activité. Nous lançons un appel également aux personnes de bonnes volontés ou des gens passionnés de la mode qui voudraient eux aussi valoriser le textile guinéen, le métier de la couture, de faire de leur maximum pour aider le secteur à se développer» a-t-il conclu.

Par Mamadou Baïlo Diaguissa Sow pour couleurguinee.com

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