Au Tchad, les opposants et la société civile hostiles au Conseil militaire de transition appellent à de nouvelles mobilisations ce mercredi. Un appel à sortir dans les rues reconduit après une journée de mardi marquée par d’importants rassemblements dans des quartiers périphériques de la capitale et dans certaines villes de province.
Les forces de sécurité, policiers et militaires sont déployés dans la capitale mais excepté un attroupement de jeunes dans le quartier Walia du 9e arrondissement de la capitale tchadienne, la situation semble moins tendue ce mercredi matin, rapportent nos envoyés spéciaux, François Mazet et Boris Vichith. Pas comparable en tout cas, dans ces premières heures du jour, à celle d’hier où avant même le lever du soleil, un très grand nombre de personnes étaient dans les rues pour pour demander le départ du CMT et dénoncer la politique française, jugée « complice d’une dérive monarchique » du pays. C’est dans les 7ème et 9ème arrondissement de la capitale que les manifestations ont été le plus fortes.
Hier, les affrontements avec les forces de l’ordre ont duré toute la matinée. Pour un bilan de cinq morts dans le pays, selon les autorités, neuf au moins pour la société civile. Avec aussi de nombreux blessés, et des arrestations, y compris de journalistes…
Autre fait marquant de la journée d’hier, c’est la première prise de parole de Mahamat Idriss Deby ?
Une semaine après l’annonce du décès de son père et sa nomination à la tête de la transition militaire, Mahamat Idriss Deby est sorti de sa réserve. Pour la quasi-totalité des Tchadiens, c’est la première fois qu’ils entendaient sa voix.
Une « adresse à la nation » d’un quart d’heure diffusée par les médias officiels dans laquelle le chef du CMT a défendu la place de l’armée dans la transition. Mais il a aussi promis la tenue d’un dialogue inclusif et la tenue à termes d’élections libres et transparentes.
RFI