Sidiki Camara est âgé de 32 ans. Il est un citoyen relevant de la sous préfecture de Maneah. 32 ans, c’est l’âge de la maturité. C’est le moment idéal pour fonder une famille. Et il faut commencer par le mariage. Sidiki Camara en est conscient et à cette conscience s’ajoute la pression familiale. Partout où il rencontre un parent, une connaissance, il est pris à partie. Et on lui flanque à la figure : » Marie-toi ». Trop c’est trop. Il n’en peut plus. Mais, comment faire lorsqu’on a une telle pression familiale, amicale et morale et qu’on est fauché comme un rat d’Eglise?
A l’approche de ce saint mois de ramadan, au chômage, sans ressource. Dans son rêve de faire un mariage pompeux, il sort se débrouiller. C’est ainsi que dans ses courses, il est aperçu à Lamikhouré dans le quartier Kindiady dans Dubreka avec huit moutons de bonne qualité. Un citoyen éleveur connaisseur a trouvé paradoxal la façon dont « cet éleveur » mène son troupeau, sa façon de les attacher, de les martyriser filer. Cet éleveur attire l’attention de ses compagnons sur ce constat. Et ils abordent l’inconnu
« Monsieur, vous voulez vendre ces moutons ? ». » Non, je m’en vais leur faire boire et brouter au bord du marigot à côté ».
« C’est pour qui ces moutons ? » enchaîne un membre du groupe. L’autre répond » C’est pour ma maman ».
Directement, il fait semblant de passer un appel » Maman, quelqu’un m’a pris, vient me trouver ici à côté des rails, viens, on va se croiser ». Là, ils ont compris qu’il veut fuir, malheureusement pour lui, la gendarmerie de l’habitat était en patrouille dans la zone. Alors que les éleveurs qui ont compris qu’ils ont en face un voleur s’apprêtaient à le lyncher, heureusement pour lui, les gendarmes l’ont tiré des griffes de ces éleveurs fâchés. Et pour cause? ils sont souvent victimes de vols de bétails très courant dans ce quartier.
A la Gendarmerie, il nous a expliqué les raisons qui l’ont poussé à voler ces bêtes.
« j’avais dit à ma maman de me donner du temps pour me préparer pour mon mariage. Mais, elle tient coûte que coûte à anticiper et voilà les conséquences ». C’est donc pour avoir de l’argent pour célébrer ce mariage qu’il s’est vu dans l’obligation de voler. Et malheureusement, dans un quartier où il y a beaucoup de victimes de vols.
L’élevage des moutons et des chèvres réussit dans ce quartier favorable à l’elevage. Nous avons laissé Sidiki Camara ligoté à la Gendarmerie. Imaginez que sa prétendante apprenne que son futur mari a été appréhendé avec des moutons qu’il a volés pour financer justement ce mariage.
Par Kolenké Hassane Diallo pour couleurguinee.com