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vendredi, mai 17, 2024

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« Ce que nous attendons des principaux bénéficiaires de nos réalisations, c’est l’entretien correcte des édifices … » dixit Thierno Sow

Depuis la France où il vit, Thierno Sow, le président de l’ONG PACTES « Des Paroles et des Actes », une ong promotrice de l’esprit et des actes citoyens et qui regroupe des jeunes guinéens vivant ici et à l’hexagone, nous a accordé un entretien exclusif

Il a porté sur les activités de cette organisation qui se bat inlassablement pour apporter sa part de contribution à l’édification d’une Guinée merveilleuse. Pour les détails, lisez ci dessous.

Pour commencer qui est Thierno Sow, président de l’Ong des Paroles et des Actes ? 

Thierno Sow : Je tiens avant tout à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur ce site d’information.

Je suis Thierno Sow, d’origine guinéenne. J’ai fait une partie du collège au lycée Matam après j’ai fini par le lycée Saint-Marie. Après avoir décroché le baccalauréat, j’ai passé deux ans à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry en chimie-biologie. Parce que je voulais faire des études de médecine à la base. C’était un tronc commun. Après, je suis parti faire Miage à l’Université Kofi Annan de Guinée. Et juste après je suis venu ici en France où j’ai intégré la faculté des cours pour un Master en système d’information analyse décisionnel. Après j’ai fait une école d’ingénieurs pour sortir diplômé en informatique appliquée à la finance et à la banque. Voilà en gros mon parcours scolaire.

Vous êtes le président de l’ONG Pactes, depuis quelle année vous avez créé cette organisation et d’où en est venue l’idée ?

L’ ONG PACTES a été créé en décembre 2016. Personnellement, après la lecture du livre de Barack Obama « l’audace d’espérer », j’ai été inspiré. J’ai vu un peu ce qu’il faisait dans les quartiers chauds de Chicago et ce n’était pas facile d’aller à la rencontre des communautés et d’essayer de faire bouger les lignes. J’ai discuté du projet avec ma femme parce que j’appartenais à de nombreuses structures. Les gens m’appellaient, ils me disaient qu’ils veulent que je sois dans une structure mais une fois que j’étais à l’intérieur,  je voyais que ça ne marchait pas comme je le voulais.

Chaque fois, il y avait un couac, de petits problèmes.Il n’y avait pas le sérieux auquel je m’attendais. J’avais un ami qui est aujourd’hui le secrétaire général de PACTES, nous avons décidé de mettre en place une structure qui nous rassemble. Voilà d’où est partie l’idée de création de l’ONG « Des Paroles et des Actes ».

Elle est de nos jours très active en Guinée. A son actif, de nombreuses réalisations d’infrastructures d’utilités publiques. Faites un bilan de vos activités en Guinée.

Nous sommes fiers de tout ce que nous avons réalisé en Guinée. Nous évoluons dans beaucoup de domaines.

Dans le domaine de l’éducation, nous avons rénové l’école primaire de Kouyéya située dans la sous-préfecture de Wonkifon, préfecture de Coyah. Un total de douze salles de classes entièrement réhabilitées, dix cabines de toilettes réhabilitées et aménagées, un forage réhabilité et une grande clôture de plus de 5 000 mètres carrés entièrement construite pour sécuriser l’école.

Toujours dans le domaine de l’éducation, nous sommes en ce moment sur un projet de rénovation d’une école dans chaque commune de la capitale, avec la construction d’un terrain de basketball dans l’enceinte de l’établissement rénové.

Nous avons rénové, équipé et procéder à la remise de l’école primaire El Hadj Oumar 1 située dans la Commune de Dixinn. Un bâtiment scolaire composé de onze salles de classes entièrement réhabilitées et huit cabines de toilettes réhabilitées, deux salles de bureau, une salle d’accueil et un magasin pour la direction.

Nous avons réhabilité aussi les locaux de la délégation scolaire composée de deux salles de bureau et une salle d’accueil. Nous avons aménagé un terrain de basketball, réhabilité le forage. Nous avons fait la grande clôture avec un grand portail neuf. Toujours dans la commune de Dixinn, nous avons remis au goût du jour l’école primaire Aïssatou Lamarana, une école communautaire composée de trois salles de classe. Une infrastructure scolaire entièrement rénovées et équipées par nous. Quatre cabines de toilettes, une direction construite et puis la clôture construite et cinquante tables-bancs offerts à l’école.

Dans la Commune de Ratoma, c’est l’école primaire de Nongo qui a été choisie. Nous avons fait quatorze salles de classes, quatorze cabines de toilettes, un bureaux et une grande salle d’accueil pour la direction. Nous avons construit un logement pour le gardien. Un terrain de basketball a été aménagé, un forage aménagé qui soulage aujourd’hui l’école mais aussi la communauté environnante et puis la réhabilitation de toute la grande clôture.

Nous sommes en ce moment dans la commune de Matam. Là, c’est la grande école primaire de la SIG Madina qui a été choisie. Donc là, c’est 16 salles de classes qui vont être réhabilitées et plafonnées. Nous allons mettre l’électricité. La direction et une grande terrasse seront réhabilitées. Un terrain de basketball sera réhabilité également. Le forage a été déjà réhabilité et il y a la grande clôture qui sera totalement repeinte.

En somme, rien que dans le domaine de l’éducation, PACTES c’est cinquante cabines de toilettes réhabilitées et équipées jusqu’à ce jour, Soixante treize salles réhabilitées et construites dont cinquante six salles de classes, un forage aménagé, trois forages réhabilités, trois terrains de basket construits, quatre grandes clôtures entièrement réhabilitées ou construites.

Dans le domaine de la santé, le centre de santé de Hafia qui couvre 8 quartiers, pour près de 100 000 âmes a été rénové. Là-bas, il y a 18 salles de soins qui ont été réhabilitées, 5 cabines de toilettes réhabilitées et équipées, 2 grandes salles d’accueil, 1 magasin, un abri pour l’incinérateur et la grande clôture. Et grâce à cette réhabilitation, le service d’accouchement interrompu depuis 2010 a repris.

Et aujourd’hui, il y a près d’une centaine de bébés qui sont nés dans ce centre depuis l’inauguration en novembre 2022. Et toujours dans le domaine de la santé, nous avons fait partir en Guinée un expert français en gestion des déchets biomédicaux pour des formations théoriques et pratiques des 36 services de CHU Ignace Deen et dans quatre autres établissements de santé de la commune de Dixinn. Nous avons envoyé aussi une ambulance et du matériel et équipements médicaux au centre de santé de Mossaya dans la préfecture de de Forécariah.

Il y a une coopération médicale qui a été mise en place par PACTES entre le CHU d’Orléans et les deux CHU de Conakry notamment Donka et Ignace Deen. C’est une coopération qui est axée sur 3 volets dans 7 spécialités :

L’infectiologie, la gynécologie, la traumatologie, la pédiatrie, la néphrologie, la cardiologie et la pneumologie. Dans le domaine de l’environnement, nous avons rénové les toilettes publiques de Coronthie dans la Commune de Kaloum, composées de 28 cabines de toilettes.

Nous avons construit un abri de 4 mètres 50. Nous avons aménagé une esplanade et avons installé quatre bancs publics d’une longueur de 3 mètres 50 chacun. Nous avons mis en marche le forage constitué de 2 cuves de 1 000 litres chacune.

Toujours dans le domaine de l’environnement, l’année dernière à l’occasion du mois de l’environnement, nous avons planté 200 plants dans la forêt de Demoudoula. Notre contribution à l’effort au reboisement en Guinée.

Dans le domaine du sport, au mois de décembre dernier, nous avons organisé un tournoi inter quartier dénommé PACTES dans la commune de Dixinn. Il a regroupé les 22 quartiers de Dixinn. La compétition s’est très bien déroulée.

Quelles sont les projets pour le court et le long terme ?

Cette année, des médecins et des chirurgiens français seront en Guinée d’ici la fin de l’année pour rencontrer leurs homologues guinéens sur le terrain. Cela fait partie des axes de cette coopération. Ces médecins viendront exercer en Guinée et ils acceptent aussi de recevoir chaque année des médecins internes guinéens dans un hôpital pour des formations et des stages pratiques. Et aussi l’envoi d’équipements et de matériels médicaux en Guinée. Il est prévu aussi l’envoi en Guinée d’une volontaire française pour un séjour de 6 mois. Elle vient pour initier les jeunes filles au basket ball.

Dans le volet rénovation et réhabilitation, après la commune de Matam, nous serons dans la commune de Matoto pour rénover une école et construire un terrain de basketball. Nous serons après dans la commune de Kaloum. Nous esperons finir avant la grande saison des pluies ou au plus-tard à la rentrée prochaine.

Volet province, nous allons bientôt aménager un château d’eau de 84 mètres cubes d’eau dans la Commune Urbaine de Mamou pour une population de plus de 4000 habitants. C’est un projet à court terme.

Sur le long terme, nous essayons de mettre en place une coopération décentralisée entre le département du Loiret en France et la ville de Conakry. Donc, les démarches et des pourparlers ont commencé. Et nous espèrons qu’il va aboutir d’ici la fin de cette année.

Si ce projet se réalise, ça sera intéressant et bénéfique pour la Guinée.

Vous vous êtes investis pour réussir toutes ces réalisations au profit de la Guinée, pour les couches laborieuses de la manière la plus désintéressée. Expliquez la raison de votre engagement

Moi, personnellement j’ai eu la chance de faire une partie de mon cursus scolaire dans les écoles publiques mais aussi dans les écoles privées. Je connais un peu comment ça se passe entre les deux.

La différence qu’il y avait souvent parce qu’ à l’école privée, il y a une meilleure tenue de l’école et avec peut-être quelques aménagements tels qu’un terrain de basket qui créait tout de suite la différence.

On essaye un peu de faire ce qu’on peut parce que l’Etat ne peut pas tout faire dans un pays. En tant que citoyen, nous devons nous demander ce qu’on peut apporter, quel sourire nous pouvons traduire, donner aux enfants, aux jeunes, aux adultes. Quel est notre part de contribution à la dynamique de développement de la Guinée. Voilà notre motivation.

La Guinée est un pays qui a beaucoup d’atouts mais qui a aussi beaucoup de besoins.

Les autorités de la transition vous accompagnent-elles dans vos efforts pour le bien-être des Guinéens ?

J’ avoue que pour l’instant non ! Nous savons que nous avons besoin de l’État dans tout ce que nous faisons. Mais, Depuis 2016, nous avons commencé de poser les actions.

Chaque année, nous faisons des projets, des réalisations en Guinée. Nous n’avons jamais encore été accompagnés concrètement par l’Etat.

Nous espèrons que ça ne saurait tardé. Nous espérons aussi du côté guinéen avoir un appui au niveau de l’État pour qu’on puisse vraiment continuer à faire ce que nous sommes en train de faire jusqu’à présent.

Qu’avez-vous en retour de la part des communautés pour votre engagement en faveur de la Guinée ?

Nous ne faisons pas ces réalisations forcément pour attendre quelque chose en retour. Le simple sourire vaut son pesant d’or. Moi, j’ai eu la chance de partir récemment en Guinée, chaque fois qu’on rencontre les communautés, les bénédictions sont dites. Nous sentons la joie, la fierté. Ces gestes naturels qui viennent du fond de ces coeurs nous suffisent largement. Ce que nous attendons des principaux bénéficiaires de nos réalisations c’est le bon entretien des édifices réhabilités pour leur pérennisation. C’est pour cela d’ailleurs que nous avons signé des conventions avec toutes ces structures beneficiaires pour la pérennité de ce qui a été bâti.

Qui parle de réalisations de projets parle aussi de ressources financières. Dites nous où vous puisez vos ressources ?

Franchement, nous avons la chance d’avoir des bailleurs français qui nous font confiance. C’est d’ailleurs l’occasion de les remercier
Nous avons la région Centre Val de Loire qui fait partie de nos bailleurs traditionnels. Le département de Loiret. Aujourd’hui, il y a l’AMP (Agence Micro-Projet) et la Guilde qui est surtout accompagnée par l’Agence Française de Développement AFD qui nous accompagne aussi régulièrement.

Il y a aussi l’Agence Eau Loire Bretagne en région centre qui nous accompagne sur le projet d’eau et le FORIM ( le Forum des Organisations de Solidarités Internationales issues des Migrations). C’est grâce au FORIM d’ailleurs que nous avons gagné le gros projet des 5 communes de la capitale.

Nous montons nos projets parce que nous avons maintenant une certaine crédibilité au niveau de nos bailleurs de fonds parce qu’ils voient ce que nous faisons.

Nous avons adapté un mode de communication qui nous est un peu particulier. Nous partageons quotidiennement sur nos canaux de communication ce que nous sommes en train de faire, chaque fois que nous sommes sur un projet. Ça permet à nos bailleurs de nous suivre et de suivre aussi ce qu’ils nous ont donné comme financement sur le projet qui se réalise.

Quel est votre message pour les autorités guinéennes ?

En tant que citoyen, aujourd’hui j’appartiens à une structure qui s’investit pour le bien-être des Guineens. Nous en sommes fiers. J’espère que les autorités vont accorder une importance à ce que nous faisons.

Nous accompagner, c’est très important pour nous. Parce qu’on peut faire beaucoup d’autres choses. Aujourd’hui, nous n’avons rien à envier à d’autres.

Il y a beaucoup d’institutions internationales qui evoluent sur place. Mais, je pense que nous avons un impact aujourd’hui, peut-être plus important que beaucoup d’institutions.

Je suis sûr et certain que si nous bénéficions  de l’accompagnement de l’État, ou des institutions qui sont sur place, nous ferons vraiment des choses encore énormes, et extraordinaires parce que c’est tout ce qui nous animent. Contribuer à la dynamique de développement de la Guinée et puis rendre nos compatriotes heureux du mieux qu’on peut.

Monsieur Sow, merci d’avoir répondu à nos questions !

Merci beaucoup à couleurguinee.com qui nous accompagne incessamment dans la couverture de nos activités. Merci également à Abou Bakr, le parrain des médias de PACTES et chargé des relations extérieures de la structure pour son apport énorme à l’ONG.

Une interview faite par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com

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